Passer aux renouvelables
Une chaufferie biomasse pour le site Seb de Pont-Évêque
À Pont-Évêque, près de Lyon, le site industriel Seb a remplacé ses anciennes chaudières au gaz par des chaudières biomasse. Inaugurée début octobre, la chaufferie permet au site de réaliser 80 % d’économies de gaz. Un investissement qui favorise le circuit local grâce à un approvisionnement en bois effectué dans un rayon de 100 kilomètres.
Le 11 octobre, le groupe Seb, spécialiste du petit équipement domestique, a inauguré sa nouvelle chaufferie biomasse. Deux chaudières de 800 kW chacune ont remplacé les anciennes de même puissance fonctionnant au gaz d’origine fossile. Cette installation permet de chauffer la totalité des 45 000 m² d’ateliers où sont fabriqués des fers à repasser, des centrales vapeur et des défroisseurs.
80 % d’économie de gaz
L’installation devrait produire 2 500 MWh de chaleur renouvelable par an. « Cela représente 80 % d’économies de gaz », partage Christian Bonnevie, chef de projet méthode industrialisation au groupe Seb. Les 20 % restants sont indispensables à la production. « Nous avons des systèmes de chauffage de pièces qui nécessitent du gaz. Nous cherchons à réduire son utilisation, mais cela entraîne des changements de processus lourds », explique Xavier Vacheron, directeur du site de Pont-Évêque.
Avec cet investissement, le site a diminué ses émissions de CO2 de 45 %. D’autres solutions ont été envisagées pour le remplacement des chaudières vieillissantes. Entre renouvellement de chaudières gaz, chaleur fatale, branchement sur le réseau de la ville ou chaudière biomasse, c’est la dernière qui a été choisie, car « on se devait de réduire nos émissions de CO2 et c’est ce qui répondait le mieux à nos besoins », poursuit Christian Bonnevie. L’entreprise a également installé un ballon de récupération d’eau chaude de 15 m³ afin de réguler le fonctionnement du chauffage le week-end, lorsque les deux tiers de l’entreprise sont fermés. Les chaudières sont éteintes le week-end et redémarrent à 5 h le lundi matin.
Une fourniture en bois locale
Pour alimenter la chaudière, 740 tonnes de bois seront nécessaires chaque année. « On s’alimente en bois auprès d’un fournisseur situé en Isère, comme le site de Pont-Évêque. L’approvisionnement se fait dans un rayon de 100 km autour de notre site », assure Christian Bonnevie. L’acheminement du bois dans les chaudières se fait via un top loader : une sorte de râteau racle le dessus du tas de bois dans le silo et traîne une petite quantité dans le convoyeur, qui transporte ensuite le bois vers la chaudière. « Nous avons donc construit un nouveau bâtiment pour la mise en place de ce top loader. Il n’y a pas de salarié en plus, le service de maintenance est intégré directement à l’entreprise. Nous avons juste fait une montée en compétences », explique Xavier Vacheron.
La cendre produite par la combustion du bois est ensuite donnée à des agriculteurs locaux pour amender leurs terres, via un prestataire. « La chaufferie produira entre 15 et 20 tonnes de cendre chaque année », avance Xavier Vacheron. Un équipement de traitement des fumées a aussi été installé. « Nous sommes quatre fois en dessous du seuil de réglementation », se réjouit Christian Bonnevie. D’un coût total de 1,6 million d’euros, le projet a bénéficié d’une subvention de 546 000 euros dans le cadre du contrat Chaleur renouvelable du département de l’Isère, financé par le Fonds chaleur de l’Ademe.