Circuler plus vert
Rouler à l’huile de colza
Basée à Laval, la Blanchisserie du Maine a décidé en 2021 de convertir une partie de sa flotte de véhicules à l’huile de colza B100. L’opération lui permet de rejeter 60 % de gaz à effet de serre en moins.
Fondée en 1937, dans le département de la Mayenne, la Blanchisserie du Maine est une PME familiale, spécialisée dans le nettoyage du linge pour les secteurs de l’hôtellerie, la santé, la restauration et l’industrie. Déjà certifiée ISO 14001 et ISO 50001 depuis 2019, l’entreprise souhaitait réduire ses émissions de CO2, mais elle affichait déjà de bonnes performances énergétiques au niveau de ses bâtiments et de ses équipements. La transition de ses poids lourds, roulant au diesel, constituait un bon levier d’action. Disposant de trois pôles logistiques situés au Mans (72), à Noval-sur-Vilaine (35) et à Sucy-en-Brie (94), la PME dispose en effet d’une flotte de 16 véhicules légers, 19 poids lourds et 1 semi-remorque pour effectuer ses tournées. « Les poids lourds se rendent sur le pôle logistique, avant que des camions de 3,5 tonnes prennent le relais pour aller chez nos clients. Ils représentent l’essentiel de nos émissions de gaz à effet de serre », explique Anaïs Laurent, coordinatrice qualité, hygiène, sécurité, et environnement à la Blanchisserie du Maine.
Une huile de colza 100% française
Avant d’opter pour l’huile de colza, la PME a réfléchi à différentes solutions, mais le B100 était l’alternative au gazole la plus judicieuse. « Le passage de nos poids lourds à l’électrique, par exemple, était faisable techniquement, mais le poids de nos chariots remplis de linge auraient eu un impact sur la charge des batteries et ceux-ci n’auraient pas pu parcourir de longues distances », indique Anaïs Laurent. En outre, les motorisations électricité ou gaz demandent d’importants investissements et elles nécessitent la mise en place d’une logistique assez complexe en termes de ravitaillement. La Blanchisserie du Maine a donc opté pour l’Oleo100, une huile de colza de type B100, fabriquée en France et capable d’offrir une autonomie équivalente à celle du gazole, sans changement majeur au niveau des véhicules (seuls les filtres ont été modifiés). Par ailleurs, le B100 permet aux camions de bénéficier d’une vignette Crit’Air 1 et donc de circuler dans les zones à faibles émissions (ZFE).
Approvisionnement sur site
La PME a également installé une cuve d’Oleo100 et une pompe sur son site, afin que ses chauffeurs s’y approvisionnent directement. « Nous avons également ajouté une cuve d’AdBlue (1) pour leur éviter un déplacement en station », précise Anaïs Laurent. En outre, le suivi du stock de B100 et le réapprovisionnement sont optimisés grâce à un capteur placé sur la cuve. Une application a également été installée sur les téléphones des chauffeurs pour calculer la consommation de chaque camion et réaliser des statistiques. « Les chauffeurs saisissent l’immatriculation, le kilométrage et la quantité prise à chaque ravitaillement, car nous ne recevons plus de facture ». D’un point de vue financier, le prix de l’Oleo100 étant équivalent à celui du diesel, la PME n’affiche aucun gain, mais l’opération lui permet de réduire de 60 % ses émissions de CO2 et d’être conforme à la réglementation ZFE.
(1) L’AdBlue est essentiellement composé d’eau déminéralisée et d’urée. Il est injecté dans les gaz d’échappement diesel pour réduire les émissions d’oxydes d’azote (NOx).