Les dix chantiers phares de la transition

En 2020, Bpifrance Le Lab avait publié une étude montrant la prise de conscience des dirigeants de PME-ETI vis-à-vis de l’urgence climatique, mais aussi leur difficulté à passer à l’action. Au-delà d’une équation économique pouvant être difficile à résoudre, ces dirigeants manquent en effet principalement d’exemples concrets et de bonnes pratiques accessibles. Avec une nouvelle étude intitulée « Les PME-ETI face aux enjeux climatiques : de la résilience à l’opportunité, les clés du passage à l’action », dont les deux volets sont disponibles ici, Bpifrance Le Lab souhaitait cette fois-ci décrypter les textes juridiques français et européens, notamment la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et mener des études de cas avec des PME-ETI précurseurs en matière de transition écologique. Objectif : montrer comment ces entreprises agissent et sensibiliser les dirigeants sur les opportunités à saisir. « Les 11 études de cas ont permis d’établir une grille “verte” des chantiers orientée vers la stratégie bas-carbone, ainsi qu’une grille “business model” simplifiée entre offres (motorisations décarbonées, etc.) et opérations (électrification des processus industriels par exemple). Celle seconde grille montre comment les entreprises peuvent, après avoir sélectionné un chantier, orienter leur stratégie afin de faire évoluer leur modèle économique et de valoriser leurs investissements. Les deux grilles permettent ainsi de mixer la transition climatique et la transition économique, indissociables l’une de l’autre. Cela nous a offert la possibilité d’analyser plus précisément les cas pratiques, en adoptant une approche business », explique Élise Tissier, directrice de Bpifrance Le Lab.

Les dix chantiers de la transition bas-carbone

Quels que soient leur secteur d’activité, leur taille et leur niveau de connaissances, toutes les PME-ETI peuvent aborder les dix chantiers identifiés (voir encadré) par l’étude. À ce titre, bien que des précurseurs tels que le groupe Bordet (production de charbon végétal) parviennent à cocher toutes les cases, il n’est pas nécessaire pour les entreprises de rechercher forcément l’exhaustivité. Tout dépend du périmètre des actions possibles. « Pour une petite entreprise, la grille des dix chantiers offre une vision plus claire. Nous avons par ailleurs constaté que les enjeux d’adaptation sont souvent moins bien perçus que les enjeux d’atténuation par les dirigeants. En termes de priorité des chantiers, le choix varie également en fonction de chaque entreprise. La grille permet d’identifier un chantier qui est plus facilement à leur portée pour commencer une transition, quand d’autres peuvent leur paraitre éloignées ou trop complexes. Néanmoins, une forme de progressivité existe en matière de transition : d’abord l’efficacité énergétique, puis la décarbonation de l’activité et enfin le développement de nouvelles offres en lien avec des objectifs d’adaptation et d’atténuation », indique Élise Tissier. En outre, l’approche business a permis à l’étude de mettre en avant les avantages économiques que peut représenter la transition. « Souvent, la lutte contre le changement climatique est associée à de la contrainte. Pourtant, les entreprises qui savent se positionner dès maintenant ont la possibilité de saisir ce que nous appelons des éco-opportunités (nouveaux marchés, nouvelles offres à développer, etc.) et de créer des avantages concurrentiels. D’ici quelques années, cela sera plus compliqué, car leurs concurrents seront déjà positionnés », conclut Élise Tissier.