Le solaire thermique en Ehpad, un choix de bon sens

À l’Aiguillon-sur-Vie en Vendée, l’eau chaude sanitaire (ECS) de l’établissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes (Ehpad) municipal Les Boutons d’or est pour plus de la moitié d’origine solaire thermique. « Pour notre établissement, cela a du sens car les consommations d’eau chaude sanitaire sont relativement importantes », se réjouit la directrice Stéphanie Daniellot. Dimensionnée pour 36 résidents, l’installation comporte 23,1 m² de panneaux solaires et un stockage de 1 000 litres. De marque Solisart, elle fonctionne depuis janvier 2014 sur le toit terrasse de l’établissement. L’appoint est réalisé par un préparateur gaz naturel dédié à l’ECS. « Les capteurs solaires récupèrent la chaleur du rayonnement solaire. Lorsque leur température est supérieure à la température du bas du ballon solaire, une pompe se déclenche pour faire circuler un fluide caloporteur dans le circuit solaire. Les calories solaires récupérées sont alors transmises, via un échangeur, à l’eau stockée dans le ballon. Lors d’un soutirage d’eau chaude sanitaire, l’eau froide sanitaire est préchauffée dans le ballon solaire entre 20 °C et plus de 60 °C (selon la météo et l’ensoleillement extérieur) et est ensuite chauffée, si besoin, dans le préparateur d’appoint jusqu’à la température de consigne demandée (60 °C en Ehpad) avant de partir sur le réseau de distribution », explique Marie Charlot, ingénieure chargée de projets pour Alliance Soleil.

De très fortes économies de gaz

Ce bureau d’études a effectué un suivi de l’installation jusqu’en janvier 2020. Dans son dernier rapport, portant sur l’année 2019, il note un taux d’économie d’énergie d’appoint de 48 %. Pendant les six années de suivi (de 2014 à 2019 inclus), ce taux a varié entre 48 et 56 %. Ce résultat est supérieur aux calculs de l’étude de faisabilité réalisée en 2012, qui estimait le taux d’économie à 39 %. Principale explication : la consommation d’ECS a été plus faible que celle prévue par l’étude, alors que la productivité solaire a été légèrement supérieure, selon les années, à celle qui avait été simulée. Ainsi de février 2019 à janvier 2020, la productivité moyenne annuelle de l’installation solaire s’est élevée à 513 kWh utiles par m² de capteur, contre 480 kWh utiles par m² attendus dans l’étude de faisabilité, et ce bien que la consommation d’ECS soit plus faible que prévu. Sur cette même période, le rapport d’Alliance Soleil a relevé de « très fortes économies de gaz : consommation de gaz plus faible d’environ 28 % par rapport aux prévisions et d’environ 70 % par rapport à l’état existant (sans solaire). » Bilan des six années de suivi, sur la base d’un prix du gaz estimé à 0,05 € HT/kWh début 2020 : « Les économies s’élèvent, en moyenne sur les six ans, à 1 568 € HT/an, pour un investissement global de 21 912 € aides financières déduites (solaire + nouvel appoint dédié ECS). Le temps de retour brut est d’environ 14 ans », note le rapport.
Deux facteurs changent cependant la donne. Le préparateur gaz naturel dédié à l’ECS et installé dans le cadre de cette opération, est tombé en panne en 2020, après la fin de la garantie de 5 ans. Même s’il est indépendant de l’installation solaire et donc de son bon fonctionnement, son remplacement a coûté environ 10 000 euros à l’établissement. Cela augmente le temps de retour sur investissement d’environ 6 ans, soit un total de 20 ans au lieu de 14. Mais à l’inverse, avec l’augmentation prévisible du prix du gaz (le contrat de fourniture de l’Ehpad est groupé avec celui de la mairie), ce délai pourrait à nouveau se réduire.

Pour aller plus loin
La fiche technique Ademe Le Solaire thermique – Installations d’eau chaude sanitaire collectives en Pays-de-la-Loire est disponible ICI.