La transition des entreprises dopée par le plan de relance

Le volet transition écologique du plan France Relance a déjà permis d’accompagner plus de 3 200 structures à ce jour (entreprises, collectivités, etc.). Plus de 2 500 TPE/PME et plus de 130 grandes entreprises ont bénéficié d’un financement de l’Ademe pour mettre en œuvre leurs projets, soit un total de 410 millions d’euros d’aides distribuées. Concernant les TPE/PME, tous les secteurs d’activité sont présents, mais le commerce et l’artisanat, ainsi que l’industrie manufacturière représentent à eux seuls la moitié des demandes.

En termes de besoins et de travaux, l’Ademe a également identifié quatre domaines prédominants chez ces entreprises. « Nous avons principalement accompagné ces structures en matière d’éclairage, comme lors du changement de luminaires pour des technologies LED par exemple ; de froid commercial avec des équipements plus efficaces énergétiquement ou émettant moins de CO2, et de gestion de leurs déchets avec l’installation de compacteurs pour plastiques ou cartons, la prise en charge des biodéchets, ou autre. Nous avons en outre reçu de nombreuses demandes sur la thématique de la mobilité, en particulier pour le développement du vélo cargo électrique en ville, pour des restaurants par exemple ou pour des entreprises de livraison souhaitant transformer leurs flottes de véhicules thermiques », explique Geoffrey Abécassis, responsable plan de relance à l’Ademe. L’Ademe a également accompagné des travaux de rénovation, mais uniquement pour des bâtiments industriels ou agricoles, un crédit d’impôt prenant déjà en charge la rénovation des bâtiments tertiaires.

Décarbonation de l’industrie et économie circulaire

Autre besoin identifié par l’Ademe : la décarbonation des activités. Cela concerne notamment de grandes entreprises souhaitant améliorer l’efficacité de leurs process industriels, par exemple avec la mise en place de systèmes de récupération de chaleur fatale ou l’intégration de matériaux biosourcés. Le cimentier Vicat porte ainsi un projet d’envergure (50 millions d’euros de budget auxquels s’est ajoutée une subvention de 14 millions d’euros de l’Ademe) qui lui offre la possibilité de remplacer une partie des clinkers utilisée pour la fabrication du ciment (un composant très émetteur de CO2), par de l’argile.

En matière d’économie circulaire, de nombreuses initiatives sont également prises par les grandes entreprises, mais aussi par les TPE/PME et les collectivités. Il s’agit d’ailleurs de l’un des plus importants leviers de la transition. L’enveloppe consacrée à l’économie circulaire dans le volet transition énergétique du plan de relance se porte en effet à 500 millions d’euros, soit le quart du budget alloué à l’Ademe. « Nous accompagnons de nombreux projets dans ce domaine, par exemple pour moderniser les centres de tri, mais également pour mettre en place des ressourceries et des réseaux de recycleries, etc. Dans les PME, les projets concernent notamment la gestion des déchets spécifiques (dans les secteurs de la santé et du bâtiment), le tri à la source et le traitement des biodéchets, la production et l’incorporation de matières plastiques recyclées, ou encore la valorisation des déchets non recyclables comme CRC (combustibles solides de récupération) pour la production d’énergie », indique Geoffrey Abécassis.