Géothermie au château

À Beaulieu-sur-Layon, l’EARL Château Pierre-Bise utilisait jusqu’en 2020 une pompe à chaleur (PAC) aérothermique (air/eau) Trane de 61 kW pour chauffer ses bâtiments et la cave. Une autre PAC air/eau était également branchée sur le réseau de distribution pour refroidir les vins en période de chauffage. Mais la PAC Trane arrivait en bout de course et il fallait réfléchir aux options permettant de la remplacer.

Passer à la géothermie sur sondes

« La géothermie sur sondes, associée à des PAC, est la solution qui me paraissait la plus attractive en termes de coûts et de rendement. Lorsque j’ai échangé avec l’entreprise Trane, qui avait installé l’ancienne PAC, nous avons étudié les différentes pistes et aides possibles, ce qui m’a dirigé vers l’Ademe et le dispositif Fonds chaleur », explique René Papin, gérant de l’EARL Château Pierre-Bise.

Dans le cadre du Fonds chaleur, l’entreprise a d’abord bénéficié d’un diagnostic énergétique, réalisé par un bureau d’études. « Celui-ci a permis de dimensionner l’installation en fonction de nos besoins, mais aussi d’estimer les gains de la géothermie en matière de calories et de consommation, ainsi que le coût du projet et le montant de l’aide », précise René Papin.

Concernant les travaux, le bureau d’études a fait deux propositions à l’EARL et celle-ci a retenu la moins chère. « Le bureau d’études craignait que la solution la moins chère ne produise pas suffisamment, ce qui n’est finalement pas le cas. De son côté, l’Ademe a calculé son aide par rapport à l’énergie que l’on allait extraire du sol via la géothermie et nos besoins. En choisissant la proposition la plus coûteuse, l’installation aurait permis de produire davantage, mais nous aurions bénéficié du même montant d’aide », indique René Papin.

Une production de 180 MWh/an

Au total, le projet de PAC géothermiques a nécessité un investissement de 145 000 € (diagnostic et travaux). L’Ademe a quant à elle apporté une aide de 56 000 €, versée à l’entreprise en deux fois : une importante partie au démarrage du projet et le reste après vérification de l’installation. Quant aux travaux, ils ont duré un an. L’entreprise Bonnier a d’abord réalisé huit forages dans un champ situé à proximité de l’exploitation viticole. Dalkia s’est ensuite chargée de l’installation de deux PAC de 26 kW. « On les a raccordées aux sondes géothermiques dans un local à la jonction de deux zones distinctes, à la fois pour gérer différemment ces deux zones, mais surtout pour avoir la possibilité de basculer temporairement l’ensemble sur une seule PAC, en cas de défaillance sur l’une d’entre elles. J’ai déjà connu ce problème sur la PAC précédente, avec à la clé beaucoup de stress lié au besoin rapide d’intervention », se souvient René Papin.

Opérationnelle depuis l’autonome 2021, l’installation produit 180 MWh/an, ce qui permet de couvrir 100 % des besoins en chaud et en froid de l’entreprise. En cas de panne hivernale au niveau des PAC, une résistance électrique peut en outre prendre le relais. « Nous obtenons un coefficient de performance qui approche les 5, ce qui est très bien. Dans notre cas, le rendement est amélioré grâce à la troisième PAC, déjà présente sur l’ancienne installation et dédiée au refroidissement du vin. Lorsque nous devons, par exemple, refroidir du vin et que je chauffe ma cave en même temps, le chaud renvoyé dans le circuit primaire profite aux PAC chargées de produire du chaud », précise René Papin.