Financer le surcoût d’un projet de géothermie

Caudalie est une entreprise spécialisée dans la conception, la fabrication et la commercialisation de produits cosmétiques. En 2017, elle construit une nouvelle plateforme logistique sur un site 17 hectares à Gidy (Loiret). Celui-ci intègre également des bureaux administratifs, un restaurant et des laboratoires. Au total, les bâtiments affichent une surface de 15 500 m². Pour les chauffer et les rafraîchir, Caudalie a opté pour la géothermie sur nappe. En effet, le directeur du site de l’époque avait déjà déployé une solution similaire sur un ancien site, ce qui avait permis de valider la technologie et son dimensionnement. De surcroît, les nappes phréatiques sont abondantes sous le nouveau site. Deux forages (pour le captage et le rejet de l’eau) ont donc été réalisés à 35 mètres de profondeur et ont été connectés à deux pompes à chaleur de 220 kW chacune. Celles-ci alimentent un petit réseau de chaleur reliant les bâtiments.

45 % de subventions

Le budget global du projet s’est quant à lui élevé à 470 000 €, bien plus que pour l’installation d’une chaudière gaz par exemple. Pour le financer, Caudalie a bénéficié du Fonds chaleur. Après analyse du dossier et des résultats escomptés, l’Ademe lui a attribué une subvention de 91 000 €. « L’ancien directeur du site nous a directement contactés, explique David Magnier, coordinateur du Pôle transition énergétique à la direction régionale Centre-Val de Loire de l’Ademe. L’aide n’a concerné que l’investissement (forages, liaisons hydrauliques, pompes à chaleur, etc.), l’ingénierie et la maîtrise d’œuvre. Nous n’avons pas été sollicités en amont du projet pour financer les études de faisabilité. »

En outre, Caudalie a déposé un dossier pour bénéficier du Fonds européen de développement régional (Feder). Cela lui a permis d’obtenir une enveloppe supplémentaire de 120 000 €, amenant le montant des aides publiques à 211 000 €, soit près de 45 % du budget. Le reste a été apporté en fonds propres par l’entreprise, mais cette dernière s’y retrouve financièrement. « Les aides nous ont permis de compenser le surcoût de la géothermie par rapport à un mix gaz/électricité », indique Cédric Bidoux, technicien de maintenance chez Caudalie.

Près de 50 % d’économie sur la facture

Après deux mois de travaux (réalisés par des prestataires locaux), l’installation a été mise en service en 2018. Elle produit 400 MWh par an, avec des pompes à chaleur affichant un coefficient de performance énergétique de 4,4. D’un point de vue environnemental, la géothermie permet à l’entreprise d’éviter l’émission de 100 tonnes de CO₂ chaque année. Économiquement, Caudalie a dû signer un contrat avec deux entreprises pour gérer la maintenance, mais l’installation lui permet de mieux maîtriser sa facture énergétique. Cette dernière est d’environ 17 000 € par an. Elle atteindrait 30 000 € avec une solution au gaz, soit près du double.