Faciliter les projets d’économie d’énergie

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En France, il existe trente délégataires des certificats d’économie d’énergie (CEE). Leur rôle consiste à faire l’interface entre des personnes morales (entreprises, collectivités, etc.) ou des particuliers ayant besoin de réaliser des économies d’énergie, et les obligés, c’est-à-dire les fournisseurs d’énergie et de carburants tenus de produire ou de collecter des CEE pour les remettre à l’État. Pour remplir leurs obligations, certains choisissent d’externaliser la démarche de réalisation d’opérations d’efficacité énergétique, en échange de certificats*. Reconnus par le ministère de la Transition écologique, les délégataires des CEE se chargent donc de mandater des prestataires fiables et sont responsables des opérations réalisées.

Créer un réseau efficace

Basé en Corrèze, Objectif EcoEnergie peut ainsi financer les projets de collectivités, de bailleurs sociaux ou d’industriels qui souhaitent par exemple rénover leurs bâtiments ou leur parc de logements. En outre, il permet aux artisans du BTP de faire bénéficier leurs propres clients de ses services. « L’enjeu réside dans la création d’un réseau d’acteurs en mesure d’intervenir sur les différents projets, explique Jean-Louis Pradoux, directeur d’Objectif EcoEnergie. C’est pourquoi notre structure noue des partenariats et impose des contraintes techniques et de conformité aux prestataires. Différentes normes nationales et européennes encadrant les économies d’énergie, une connaissance fine de la réglementation est elle aussi impérative. »

Les actions éligibles, répertoriées dans des fiches d’opérations standardisées (FOST), portent sur l’isolation (murs, combles, etc.) ou encore l’installation d’une VMC, mais il est également possible de réaliser des opérations spécifiques, non identifiées dans les fiches standardisées. Par ailleurs, certaines FOST bénéficient d’une prime CEE bonifiée. « Outre des opérations telles que le remplacement d’un mode de chauffage par un système moins énergivore, le gouvernement a décidé, début 2025, de bonifier le remplacement d’un parc de véhicules (voitures, bus, etc.) par des modèles électriques ou le retrofit [échange de moteurs thermiques par des moteurs électriques dans les véhicules, ndlr]. »

Réduire la facture

Les entreprises et les artisans du bâtiment peuvent s’inscrire directement sur la plateforme dédiée d’Objectif EcoEnergie pour financer leurs projets. Baptisée Primalia, elle leur permet de simuler le montant des primes, mais aussi de consulter un guide de la rénovation énergétique, ainsi que des articles sur les différentes aides et le fonctionnement des équipements. Concernant l’obtention du financement (pour leur projet ou celui d’un client dans le cas des artisans), les entreprises sont accompagnées à chaque étape. Après l’inscription, il leur suffit de renseigner les différentes opérations prévues. Le délégataire va alors identifier précisément leurs besoins et vérifier si les travaux et les équipements correspondent bien aux fiches d’opérations des CEE.

« Objectif EcoEnergie dispose d’un service pour analyser la potentialité de prise en charge financière. Nous pouvons donc formuler des conseils sur la priorité des actions à mener en fonction notamment des contraintes techniques, des économies engendrées, du budget et des objectifs en termes d’efficacité », indique Jean-Louis Pradoux. Au regard des travaux sélectionnés, les entreprises sont informées sur le taux d’aide qu’elles peuvent obtenir et sur d’éventuels coups de pouce ou bonifications de l’État.  « Nous étudions toujours la possibilité d’optimiser la prime et de la cumuler avec d’autres dispositifs (chèque énergie, MaPrimeRénov’, etc.). Le but est de réduire au maximum la facture », assure Jean-Louis Pradoux.

Du montage du dossier au versement de la prime

Le délégataire s’occupe du montage du dossier et de son avancement. Une fois les devis vérifiés et validés, il informe les bénéficiaires qu’ils peuvent réaliser les opérations. Objectif EcoEnergie recherche ensuite les prestataires, fait réaliser les travaux et mène des contrôles si nécessaire. En outre, il prend à sa charge le risque d’un éventuel surcoût (travaux supplémentaires, intervention d’une entreprise de contrôle, etc.). La prime, elle, est versée après vérification des chantiers.

* Leur quota d’obligations, mesuré en kWh cumac (énergie économisée) est proportionnelle à leur volume de vente d’énergie sur trois ans.