Passer aux renouvelables
Du solaire thermique sur les toits des campings en Bretagne
Basé à Trégunc, le Camping fleuri a installé des panneaux solaires thermiques afin de préchauffer son eau chaude sanitaire. Accompagnée par l’Union bretonne de l’hôtellerie de plein air et l’Ademe, l’opération lui permet de réduire de plus de 50 % sa consommation de gaz.

Pour engager sa transition énergétique, le Camping fleuri de Trégunc (Finistère) a bénéficié de la démarche initiée par l’Union bretonne de l’hôtellerie de plein air (UBHPA) qui permet aux campings de la région d’être accompagnés dans le déploiement de panneaux solaires thermiques. Sélectionnée par l’UBHPA dans le cadre d’une consultation, l’entreprise Syrius Solar Industry s’est chargée du dimensionnement et des travaux. Elle a pour cela calculé les besoins en chaleur du camping pendant sa période d’activité, soit d’avril à octobre.
Mission : préchauffer le ballon
« Le Camping fleuri est une petite structure, avec des besoins en chaleur annuels s’élevant à 2,5 MWh. Pour y répondre, il était uniquement équipé d’une chaudière à gaz et d’un ballon d’eau chaude », indique Sylvain Pascal, ingénieur d’études innovation thermique et thermodynamique chez Syrius Solar Industry. L’idée consistant à préchauffer le ballon, deux panneaux de 2,35 m² chacun ont été déployés sur la toiture du sanitaire. Ils permettent de produire 1,4 MWh par an. » Le chantier a quant à lui été réalisé en mai 2024. Il n’a duré que quelques jours, sans impacter l’activité du camping. « Pour ce type de projet, les travaux et la mise en service se font normalement hors saison, car il faut tenir compte des délais : un mois pour obtenir l’autorisation de poser les panneaux et quelques mois pour l’instruction de l’Ademe [pour l’obtention d’une aide, ndlr] ».
En matière de fonctionnement, les panneaux solaires thermiques préchauffent le ballon en amont de la chaudière gaz. Durant l’été et avec un bon ensoleillement, la température de l’eau dépasse ainsi 70 °C et la chaudière ne se déclenche pas. En début et en fin de saison, l’eau monte à environ 40 °C et la chaudière intervient alors en appoint. « Pendant l’hiver, la propriétaire habite dans le même bâtiment et les panneaux solaires continuent de fonctionner, mais généralement, les campings en profitent pour vidanger leur installation, avant de la couper », précise Sylvain Pascal.
Une solution efficace et rentable
D’un point de vue financier, le projet a nécessité un budget de 7 000 € et il a été soutenu par l’Ademe à hauteur de 1 760 € dans le cadre du Fonds tourisme durable. Syrius Solar Industry a rédigé la note technique (c’est-à-dire la description du chantier) et l’UBHPA a ensuite déposé le dossier du camping auprès de l’Ademe. Basée sur le dimensionnement de l’installation et son niveau de production, la subvention a également nécessité la réalisation d’une mise en service dynamique. Cette dernière consiste à vérifier, après quelques mois de fonctionnement, si l’historique de production correspond bien aux objectifs fixés au départ. « Si les chiffres sont inférieurs aux estimations, il faut les justifier ou mettre en place des actions correctives. »
À ce titre, le camping s’est vu octroyer un acompte à la signature du devis, puis le solde après la mise en service dynamique. Il a également souscrit un contrat de maintenance auprès de Syrius Solar Industry (la proposition de ce type de contrat est imposée par l’Ademe). L’entreprise suit donc l’installation à distance (production, pression et température) et intervient en cas de problème.
De son côté, la propriétaire du Camping fleuri se dit satisfaite de l’opération. Les panneaux solaires thermiques couvrent 54 % de ses besoins, ce qui va lui permettre de diminuer d’autant sa facture de gaz annuelle (la citerne n’a pas encore été remplie depuis la mise en service). En outre, ils sont transparents en termes d’utilisation, hormis la vérification de la pression en début et fin de saison. « Il s’agit vraiment d’une technologie adaptée aux campings, car elle répond efficacement à leur consommation. C’est lorsqu’il y a le plus de soleil que ceux-ci ont le plus besoin d’eau chaude », assure Sylvain Pascal.