Passer aux renouvelables
Des trackers solaires pour l’autoconsommation
La société bretonne OKwind conçoit, fabrique et installe ces trackers notamment chez les agriculteurs, et depuis peu chez des particuliers. Ils offrent aux clients une autonomie énergétique de l’ordre de 30-40 %. Explications.
« Notre business model, c’est de créer de la richesse en milieu rural, contrairement à la plupart des sociétés qui se montent plutôt axées sur la ville. » Louis Maurice a lancé OKwind en 2009. L’entreprise, située en Ille-et-Vilaine, conçoit, fabrique et installe des trackers solaires. Après avoir vivoté quelques années, elle a pris son essor à partir de 2015 et ne cesse depuis de se développer. Cette montée en puissance s’explique par un intérêt grandissant pour l’autoconsommation. Ces trackers solaires, biaxes et bifaces, suivent la course du soleil et captent l’énergie solaire également sur l’arrière des cellules photovoltaïques. 1 500 – d’une surface de 75 à 120 m² – ont déjà été installés sur le territoire français, principalement chez des agriculteurs. « L’objectif n’est pas d’injecter l’électricité sur le réseau, mais bien de l’autoconsommer. C’est particulièrement intéressant pour des agriculteurs qui ont des consommations énergétiques très importantes et en continu », précise le président d’OKwind. Avec cette solution, les agriculteurs sont autonomes énergétiquement à hauteur de 30 à 40 %. « Nous visons, d’ici peu, à augmenter cette part à 60-70 % grâce à une nouvelle offre mettant en place du stockage thermique basé sur des prévisions météorologiques. »
Autonomie des agriculteurs
Ces trackers sont perchés à environ 7 mètres sur un mât et ne gênent pas le passage des engins agricoles. « Ils n’ont évidemment aucun impact sur les cultures et le travail des agriculteurs. » Louis Maurice assure que les trackers ne sont pas plus chers qu’une installation photovoltaïque fixe en toiture et qu’ils permettent un rendement supérieur de 70 %. « Ce sont des installations rentables, qui ne nécessitent pas d’aides pour l’être et qui jouent un rôle capital dans l’autonomie nécessaire des agriculteurs. »
Sébastien Robic, éleveur avicole dans le Morbihan a un tracker solaire (puissance 22 kW) depuis juin 2019. « Cela a coïncidé avec l’installation d’un nouveau bâtiment pour les œufs bio, et donc des consommations énergétiques en augmentation. Sur 2020, nous avons atteint 35 % d’autonomie énergétique, avec un taux d’autoconsommation de 84 %. Nous avons adapté une partie de notre fonctionnement : on réalise les tâches les plus consommatrices d’énergie – ramassage des œufs et sortie des fientes – au moment où le tracker produit le plus. » L’agriculteur précise n’avoir eu aucun souci d’acceptabilité de la part de ses voisins, le tracker étant unique et peu visible.
Les trackers solaires d’OKwind intéressent de plus en plus les industriels et les collectivités. L’entreprise a aussi lancé l’an passé Lumioo, une solution spécialement conçue pour être installée dans les jardins de particuliers. 200 trackers ont ainsi poussé un peu partout en France en huit mois.
En chiffres
Exemple de l’installation de Sébastien Robic
Achat à 50 000 euros (10 000 euros d’aides de la Région Bretagne). Retour sur investissement prévu : 9/10 ans.
Sur 2020
Production tracker : 38 800 kW ; consommation totale de l’élevage : 94 318 kW. Autoconsommation : 32 710 kW. 35 % d’autonomie énergétique. 84 % d’autoconsommation.
Sur le premier semestre 2021
Production tracker : 19 764 kW ; consommation totale : 38 705 kW. Autoconsommation : 15 529 kW. 40 % d’autonomie énergétique. 79 % d’autoconsommation.