Passer aux renouvelables
Crise de l’énergie : faire le choix du solaire
Avant l’explosion des coûts de l’énergie, une société de lavage a parié sur le solaire pour son électricité et son eau chaude. L’installation déployée sur son dernier site lui permet aujourd’hui de couvrir plus de 70 % de sa consommation d’énergie.
Pro Lavage Poids Lourds est une PME spécialisée dans le nettoyage extérieur des poids lourds et le nettoyage intérieur des citernes. Disposant de trois sites et de seize salariés, elle affiche de forts besoins en eau chaude, voire très chaude, en fonction des produits et des éléments à traiter.
Une facture élevée
Pour son second site, ouvert en 2019 à Angers, elle avait fait installer une chaudière gaz de 600 kW afin de chauffer une réserve d’eau de 6 m³. « Si on lave des citernes contenant des matières grasses telles que des huiles, il faut utiliser une eau à 85 °C », indique François Guionnet, gérant associé de Pro Lavage Poids Lourds. L’entreprise s’est d’ailleurs rendu compte que le chauffage de la réserve représentait une grande partie de sa consommation de gaz. La facture annuelle s’élève à 30 000 € par site, auxquels s’ajoutent 26 000 € pour l’électricité.
La PME a donc réfléchi à une solution plus vertueuse et s’est tournée vers l’énergie solaire. « Nous avons été contactés par le développeur belge Sunoptimo qui propose ce type de solution, mais il était complexe d’en installer une sur un site opérationnel. En revanche, lorsque le projet de Niort a émergé, en 2021, nous avons décidé d’en profiter pour l’équiper dès sa construction », explique François Guionnet.
Photovoltaïque et solaire thermique
La PME a fait appel au cabinet Itherm Conseil pour étudier le dimensionnement de l’installation solaire et des équipements (capteurs, logiciel de suivi, etc.). 132 m² de panneaux thermiques ont ainsi été déployés sur une structure dédiée afin de chauffer trois ballons de 3 m³ chacun. Ceux-ci permettent d’alimenter une réserve dont la contenance peut varier de 6 à 18 m³. « Cette réserve est utilisée comme une batterie de véhicule électrique. Lorsque les panneaux thermiques produisent de l’énergie, son niveau monte automatiquement », précise le gérant de la PME.
De même, le système connecté vérifie l’état des panneaux en cas de besoin en eau chaude. « Si le soleil est présent, de l’eau froide est envoyée dans l’échangeur thermique, au niveau des panneaux, et vient compléter la réserve. Dans le cas contraire, nous laissons le niveau de celle-ci baisser jusqu’à 6 m³, puis la chaudière gaz, installée cette fois-ci en appoint, prend le relais », précise François Guionnet.
En outre, si l’eau des ballons solaires affiche une température inférieure à celle de la réserve, cette dernière est automatiquement chauffée en entrée via l’échangeur de la chaudière gaz. Concernant la partie photovoltaïque, 450 m² de panneaux ont été déployés en toiture. L’électricité produite est autoconsommée et le surplus est revendu.
Des résultats au rendez-vous
Le budget s’est élevé à 110 000 € pour la partie photovoltaïque et à 130 000 € pour la partie solaire thermique. Cette dernière a bénéficié du Fonds chaleur de l’Ademe à hauteur de 55 %. Cinq mois après la mise en service des installations, François Guionnet est très satisfait. Dernièrement, les deux systèmes solaires ont produit chacune plus de 500 kWh par jour.
« Il nous reste simplement quelques ajustements à opérer en septembre et le compteur de gaz n’a pas encore été installé. Il est difficile de quantifier les gains réels, mais on voit bien que la chaudière gaz ne fonctionne pas beaucoup », assure le gérant, qui estime pouvoir être autosuffisant en chaleur huit mois sur douze. Le retour sur investissement, lui, interviendra d’ici six ou sept ans, presque deux fois plus rapidement que la prévision initiale.