Climat : risques et opportunités pour les PME

Parue en avril 2022, l’étude réalisée par Bpifrance Le Lab et le réseau d’entrepreneurs CroissancePlus met en avant sept tendances majeures (voir encadré). Pour chacune, elle indique les risques à anticiper pour les PME et les ETI, et les opportunités à saisir. Parmi ces tendances fortes, le respect du climat et de l’environnement apparaît comme incontournable. Tous les signaux vont dans ce sens : le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) vient de publier un nouveau rapport alarmant, les réglementations européennes et nationales se durcissent, les entreprises cherchent à réduire leurs émissions de CO₂, l’État et les collectivités proposent des aides pour les y inciter (dont le plan France relance). En effet, les risques d’un non-respect de l’environnement s’intensifient pour les PME. L’étude en pointe au moins six :

• Être confronté à l’interruption de l’activité à cause de conditions climatiques. Les inondations, les sècheresses, etc., peuvent causer des arrêts d’activité, des problèmes d’approvisionnement, des pénuries et une hausse des prix des matières premières. Par exemple : la sècheresse à Taïwan a fait chuter la production de semi-conducteurs, qui demandent de grandes quantités d’eau pour polir les fines lamelles de silicium ;
• Perdre des appels d’offres privés pour des marchés publics qui deviennent davantage exigeants en matière de respect du climat et de l’environnement. Les PME et ETI vont devoir répondre à des chartes fournisseurs qui seront contraignantes sur les sujets RSE (responsabilité sociétale des entreprises) ;
• Sous-estimer le fait que l’accès au financement va se complexifier. Il existe désormais une forte volonté des acteurs financiers de verdir leurs portefeuilles. Par exemple, des banques françaises se préparent à analyser leur portefeuille de prêts pour le rendre compatible avec l’accord de Paris sur le climat ;
• Faire face à un manque de compétences, de profils qualifiés et d’expertises pointues dans le domaine de la transition écologique.;
• Faire face à des obligations réglementaires de plus en plus fortes ;
• Voir des offres devenir obsolètes et des marchés entrer en décroissance (par exemple la motorisation automobile thermique).

Opportunités d’évolution

Pour faire face à ces risques, les auteurs proposent quelques pistes : les « écopportunités » (de nouvelles offres ayant pour but de diminuer l’empreinte carbone), la coopération (collaborer avec un ou plusieurs concurrents pour proposer plus rapidement des solutions au service de l’environnement), la prise en compte des enjeux environnementaux pour attirer les salariés et les clients, l’intégration d’un réseau d’entrepreneurs déjà engagés. « Le vrai changement est à venir. Replanter des arbres à l’autre bout de la planète, c’est bien, mais ça ne suffit pas car les collaborateurs se sentent beaucoup moins engagés. Il faut que la préservation de l’environnement ne soit plus une option, mais devienne un des leviers pour piloter la stratégie de l’entreprise, au même titre que la stratégie financière, commerciale ou relative aux ressources humaines. Car cela va conditionner les achats, la production – ne plus vouloir produire n’importe où n’importe comment –, etc. Il faut vraiment passer à l’action », insiste Julien Warlouzé, cofondateur de la start-up Jellyfishhh et membre de CroissancePlus.