Passer aux renouvelables
Caisse d’Épargne et Solveo, le solaire en duo
En association avec Solveo Énergies, la Caisse d’épargne de Midi-Pyrénées propose aux entreprises de produire leur propre électricité photovoltaïque. La Caisse d’épargne apporte le financement, Solveo, l’expertise technique.
Dans le monde bancaire aussi, la concurrence est rude. Pour se démarquer, fidéliser ses clients professionnels et, qui sait, en attirer de nouveaux, la Caisse d’épargne de Midi-Pyrénées (CEMP) a mis au point une offre d’autoconsommation clé en main. À cet effet, elle a noué un partenariat avec l’entreprise Solveo Énergies, basée à Toulouse. « Nous financions déjà des projets d’autoconsommation, et nous avons souhaité aller plus loin avec une solution packagée associant une offre de financement et un spécialiste de la technique. Solveo est l’un de nos clients, c’est un opérateur d’énergies renouvelables indépendant, et local. Nous sommes dans notre rôle de tiers de confiance », relate Sébastien Berthelier, membre du directoire en charge de la Banque de développement régional (BDR), l’un des pôles de la CEMP.
Lancée en janvier, l’offre repose sur Solveo pour toute la partie technique, depuis la définition du besoin jusqu’au développement, la construction, l’exploitation et la maintenance de la centrale. Elle vise des installations pour de l’autoconsommation, au moyen d’une centrale au sol (d’au moins 350 kW), de panneaux photovoltaïques en toiture ou d’ombrières de parking, sur des surfaces d’au moins 1 500-2 000 m2. Les ombrières peuvent aussi être couplées à des bornes de recharge.
Financements adaptés
La CEMP apporte un financement, avec deux formes possibles. « La vente clé en main, en finançant l’investissement de notre client. Ou bien le tiers-investissement. Dans ce cas, c’est Solveo qui investit dans la centrale, et nous qui allons assurer le financement. Le client paiera une redevance à Solveo pour avoir accès à la centrale et à l’énergie », explique Xavier Affre, directeur Green, prospective et partenariats pour la Banque de développement régional. Le tiers-investissement intéresse a priori plutôt les ETI (entreprise de taille intermédiaire) car « il permet de déconsolider la dette : l’entreprise ne porte pas la dette sur son bilan, ce qui peut être intéressant vis-à-vis du marché », précise Xavier Affre.
À travers son offre en duo, la banque cible les entreprises « ayant un chiffre d’affaires de plus de 5 millions d’euros, qui consomment au moins 1 GWh d’électricité par an, dans des secteurs énergivores tels l’aéronautique, l’agroalimentaire, l’industrie du papier, etc. », indique le directeur Green du pôle BDR. Parmi ses nombreux clients, la banque en a identifié entre 150 et 200 qui entrent dans cette catégorie. Sans compter les prospects.
Objectif : 33 % d’autoconsommation
Plusieurs projets sont en cours d’examen, sachant qu’il faut compter entre six et huit mois, le temps que Solveo réalise les études de dimensionnement, de faisabilité et de raccordement auprès d’Enedis. « L’objectif est que les clients obtiennent au minimum 33 % d’autoconsommation en moyenne sur l’année », estime Sébastien Berthelier. Soit une économie d’au moins 30 000 € pour une entreprise consommant 1 GWh d’électricité par an, a calculé la banque. « Cela leur permet de figer un prix d’électricité sur la durée du contrat, soit environ 15 ans », ajoute Xavier Affre. Et bien sûr, de décarboner une partie de leur consommation.