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Une centaine de stations bioGNV d’ici 2024 ouvertes par des agriculteurs
La filière du biométhane s’est mobilisée en mars pour promouvoir le développement du biogaz naturel pour véhicules, ou bioGNV, afin de réduire les émissions de CO₂.
L’Association française du gaz naturel pour véhicules (AFGNV), l’Association française du gaz (AFG) et l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) se sont unis en mars 2021 pour promouvoir le biogaz dans la mobilité afin de la décarboner. Patrick Corbin, président de l’AFG a affirmé que « la filière gazière s’engage à ce que ce gaz soit 100 % renouvelable en 2050 avec de nouveaux procédés ». De son côté, Jean-Claude Girot, président de l’AFGNV, a indiqué que « les véhicules GNV existent déjà et sont économiquement compétitifs. Avec le biométhane, leur empreinte carbone devient exceptionnelle ».
Pour une réglementation en faveur du bioGNV
Pour aider les professionnels du transport à réussir la décarbonation de leurs activités en 2050, l’AAMF, l’AFGNV et l’AFG demandent « une réglementation qui donne aux carburants renouvelables, et notamment au bioGNV, leur juste place en prenant en compte l’ensemble des émissions de CO₂ sur tout le cycle de vie des véhicules ». IFP Énergies nouvelles (successeur de l’Institut français du pétrole) a en effet réalisé une étude pour l’AFG et l’AFGNV qui compare le bilan carbone en analyse du cycle de vie des véhicules alimentés par des carburants classiques et alternatifs. L’étude révèle que les véhicules légers roulant au bioGNV sont meilleurs pour le climat que les autres motorisations (lire encadré).
L’AAMF, par la voix de son président Jean-François Delaitre, a décidé de « montrer l’exemple avec 100 stations d’ici 2024, soit directement à la ferme, soit sur la voie publique avec les collectivités locales et les transporteurs ». Dans les territoires, les collectivités locales, les professionnels du transport routier de marchandises et de voyageurs ainsi que les acteurs industriels de la filière GNV/bioGNV se mobilisent également pour développer le parc de véhicules et le réseau des stations d’avitaillement.
Meilleure empreinte carbone pour le bioGNV
L’étude de l’IFP Énergies nouvelles a comparé le bilan carbone en analyse du cycle de vie des véhicules alimentés par des carburants classiques et alternatifs. Les résultats rendus publics fin 2019 sont sans appel.: « En ce qui concerne les véhicules légers, les véhicules utilitaires et même les poids lourds 12 tonnes, l’utilisation d’un moteur thermique alimenté exclusivement au bioGNV donne les meilleurs résultats en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Viennent ensuite les véhicules électriques qui, avec une tendance allant vers des batteries de grande capacité, sont pénalisés par la quantité importante de CO₂ émise lors de la fabrication des batteries, provenant en grande partie de l’extraction et du raffinage des métaux utilisés (lithium, cobalt, nickel…). »
Selon le rapport, la capacité de production du bioGNV en France (entre 1 et 1,5 TWh) permettrait d’alimenter environ 100 000 à 150 000 véhicules. Il faudrait donc augmenter fortement les unités de méthanisation pour assurer un déploiement massif des véhicules bioGNV. Utiliser un mix GNV fossile et bioGNV permettrait également de déployer plus rapidement ces véhicules, selon l’étude.