Pyrénées-Atlantiques : le Département et la chambre d’agriculture partenaires pour la transition agricole
Le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques et la chambre d’agriculture ont renouvelé leur partenariat afin de répondre aux enjeux de la transition agro-écologique et énergétique. Intégrant le projet Pyrénées territoires d’innovation (sélectionné en septembre 2019 par le gouvernement), ce partenariat vise à limiter les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre, mais également à soutenir le développement des EnR en milieu agricole.
PAR ARNAUD WYART - AVRIL 2020
En 2015, la région Poitou-Charentes (aujourd’hui Nouvelle-Aquitaine) lance un appel à projets pour développer les unités de méthanisation sur son territoire. Technique Biogaz, producteur français de gaz renouvelable, répond présent et devient lauréat. Il ne manque plus qu’à trouver des partenaires du monde agricole pour transformer l’essai. «.Nous sommes allés à la rencontre des agriculteurs, des coopératives et des élus locaux pour expliquer notre projet », se souvient Yacine Redifi, cogérant de Technique Biogaz. Deux coopératives (Sèvre et belle, et la Coopérative laitière de la Sèvre) ainsi que douze agriculteurs ont été convaincus de participer au projet, dont la moitié a également investi financièrement. Le Crédit agricole Touraine-Poitou, l’Ademe, la région Nouvelle-Aquitaine via le Fonds européen de développement régional (Feder) et l’Agence de l’eau Adour-Garonne ont aussi soutenu le projet, pour un coût total de 6 millions d’euros. En 2018, les travaux ont été lancés sur la commune de Celles-sur-Belle, dans les Deux-Sèvres, pour une première injection – d’un débit de 100 m³/h – dans le réseau de la collectivité exploité par GRDF le 25 septembre 2019.
Poursuivre la transition agro-écologique
Le volet environnemental permettra, entre autres, de renforcer des actions existantes, comme le programme Agro Réseau qui sensibilise et oriente les agriculteurs vers des pratiques agronomiques et agro-écologiques durables. « Nous devons nous adapter au changement climatique et mettre en place des mesures pour atténuer notre impact carbone et notre production de gaz à effet de serre. La filière parvient déjà à en capter énormément grâce aux prairies et aux cultures, mais nous devons aller plus loin. Pour cela, nous avons besoin d’être accompagnés et de développer la recherche », explique Bernard Layre, président de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques. En outre, il est devenu nécessaire d’apporter des solutions aux modifications des cycles des végétaux et des animaux. « Avec moins de périodes de gel et de dormance pendant l’hiver, on peut voir apparaître de nouvelles maladies, bactéries ou des virus. En même temps, la demande sociétale est forte pour limiter le recours à la chimie. L’objectif, délicat, consiste, là aussi, à innover, tout en proposant des mesures d’accompagnement vertueuses. »
Un plan ambitieux pour les énergies renouvelables
De son côté, la partie énergie vient répondre à une réelle demande. Il y a deux ans, la chambre d’agriculture a en effet réalisé un bilan des systèmes agricoles et elle en a profité pour faire un diagnostic d’exploitation. « Nous nous sommes rendu compte que beaucoup d’agriculteurs souhaitaient développer un projet PV, soit sur toiture, soit sur lac. Dans le cadre du projet Pyrénées territoire d’innovation et avec le Département, nous mettons actuellement en place différentes structures avec des partenaires tels que Total, Engie et EDF, dans le but de développer des projets novateurs et vertueux. Les installations solaires lacustres, par exemple, permettent d’utiliser une surface en dormance, mais on doit également préserver la biodiversité. Pour cela, nous n’allons pas revendre toute l’électricité produite, mais en conserver une partie et la dédier à l’aspect environnemental. »
L’idée consiste à injecter de l’air comprimé (sous forme d’hydrogène) afin de réoxygéner l’eau et ainsi de limiter l’envasement. En ce qui concerne les installations PV sur toitures, plus de 300 projets sont déjà à l’étude et la chambre d’agriculture travaille avec le SER sur les possibilités de raccordement au réseau. À terme, des projets agri-photovoltaïques au sol sont également envisagés. En matière d’énergie, le partenariat entend également favoriser l’essor des unités de méthanisation à la ferme. Plus petits et aisés à porter, ces projets devront répondre eux aussi à des demandes locales. L’objectif, au niveau régional cette fois, est d’atteindre une part de biogaz de 30 % en 2030 et de plus de 50 % à l’horizon 2050.
L’énergie solaire au service du biogaz
Une centrale photovoltaïque en autoconsommation, installée sur les 1 100 m² du toit du bâtiment de stockage de digestat, a également été mise en service le 2 décembre 2019. « Avec une production de 200 kWh, elle permettra de couvrir une partie de la consommation électrique de l’unité », se réjouit Yacine Redifi, cogérant de Technique Biogaz.
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