Méthaniseurs et microalgues, un cycle vertueux

Quels sont les enjeux de ce projet de recherche ?

Le projet ALG-AD (Anaerobic Digestion) mené entre 2017 et 2021 en France, Belgique, Allemagne et au Royaume-Uni, met au point une solution d’économie circulaire en cultivant des microalgues à partir de digestat liquide issu de la méthanisation d’effluents d’élevage notamment. Produire ces algues permet d’appauvrir en azote et en phosphate le digestat. Un critère particulièrement recherché dans les zones à enjeux nitrates, dites «.vulnérables.», où les épandages de digestat sont limités pour lutter contre la pollution de l’eau par les nitrates d’origine agricole. Une fois appauvri en azote et en phosphate, le substrat de culture, mélange d’eau et de digestat, n’a plus aucune valeur fertilisante et donc n’a aucun intérêt à être épandu sur les terres agricoles. Le substrat de culture est filtré afin d’en extraire les microalgues puis il est réutilisé dans le réacteur avec un nouvel apport de digestat.

Quel est le devenir de ces microalgues ?

Les microalgues produites sont riches en lipides et protéines. Après un traitement par hydrolyse enzymatique, elles peuvent être utilisées comme ingrédients pour l’alimentation animale. Des tests pour alimenter des poissons et des porcs sont prévus en 2021. Trois sites pilotes pour produire ces algues sont basés à Lamballe (Bretagne), Oostkamp (Belgique) et Plymouth (Royaume-Uni). Comme lorsque le digestat retourne à la terre, il s’agit ici aussi d’économie circulaire. Les effluents d’élevage sont méthanisés. Le digestat, produit de cette transformation, est appauvri en éléments fertilisants en cultivant des algues qui serviront pour alimenter des animaux. Le budget du projet ALG-AD s’élève à 6,2 millions d’euros, dont 3,7 M€ sont financés par le Fonds européen de développement régional (FEDER).

D’autres projets de valorisation du digestat par les microalgues existent-ils ?

Oui, d’autres projets innovants existent. Le projet Cyclalg, qui s’est terminé en 2019, a cherché à améliorer les aspects environnementaux et économiques du processus d’obtention de biodiesel à partir de la culture de microalgues. Aquagrinergie, depuis 2017, vise à développer un modèle aquacole innovant dans les Pays de la Loire, combinant les technologies de recirculation d’eau et de recyclages de chaleur provenant par exemple d’unités de méthanisation. Ce modèle permettra de produire des microalgues notamment. Ce projet, ainsi que ALG-AD, seront présentés le 17 novembre 2020, lors d’une conférence organisée au salon Tech’Élevage à La Roche-sur-Yon. Une exposition permanente sur le projet ALG-AD sera aussi installée début novembre sur le site de la ferme expérimentale de Derval en Loire-Atlantique, rattachée à la chambre d’agriculture.

Pour en savoir plus https://ac3a.fr/alg-ad/