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Méthanisation : plus de maïs que prévu
En Bretagne, en 2018, les méthaniseurs ont consommé 49% de maïs de plus que prévu pour la production d’énergie renouvelable. La consommation de cive et d’ensilage d’herbe a diminué.
Pour la première fois, la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal, lire encadré) a publié en avril 2020 la synthèse des bilans de fonctionnement des unités de méthanisation sur l’année 2018 en Bretagne, selon les déclarations réglementaires liées au tarif d’achat de l’énergie. Sur 52 unités, la ration prévisionnelle totale était de 678 000 tonnes. Le tonnage total réel, lui, est de 668 000 tonnes de substrats, ce qui est « cohérent avec le plan prévisionnel », précise la Dreal.
55,8 % d’effluents d’élevage
Les effluents d’élevage concernent plus de la moitié des intrants : 372 508 tonnes ont été traitées par les 52 unités, soit 1,4% des effluents disponibles en Bretagne. « Les unités de méthanisation bretonnes valorisent bien les effluents d’élevage dans leur ration d’intrants, » estime la Dreal. 223 122 tonnes de déchets ne provenant pas directement de l’agriculture (33,4%), dont 33 878 tonnes de boues de stations d’épuration (urbaines et industrielles), ont également été valorisées.
10,8% d’intrants végétaux agricoles
Les intrants végétaux agricoles représentent 10,8% de la totalité des intrants des 52 unités de méthanisation analysées, dont 6,8% de maïs, 3,9% de cultures intermédiaires à vocation énergétique (cive) et le reste d’herbe. En 2018, la Dreal a noté 49% de maïs supplémentaires introduits par rapport à la ration prévisionnelle. En revanche, les unités valorisent 38% de cive et 61% d’ensilage d’herbe en moins. En moyenne, chaque unité de méthanisation introduit 25,9 ha de cive (pour un rendement de 15,7 tonnes de matière brute par hectare) et 15,7 ha de maïs (pour un rendement de 44 tonnes de matière par hectare). « Si l’on extrapole au nombre d’unités en fonctionnement en Bretagne en janvier 2020, soit 115 unités agricoles, la surface dédiée à la production de maïs pour la méthanisation est d’environ 2 000 ha, précise la Dreal. Cela équivaut à 0,1% de la surface agricole utile bretonne, soit 1,7 million ha. À titre de comparaison, le taux d’artificialisation des sols en Bretagne était de 11,4% au 1er janvier 2016, avec une évolution annuelle de 0,75% par an en moyenne entre 2011 et 2014. »
Bientôt des tendances
La direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement a réalisé cette étude avec le soutien de l’Association d’initiatives locales pour l’énergie et l’environnement (AILE), l’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB) et de l’Ademe. « Cette première synthèse n’est qu’une comparaison entre les données réelles et les informations des dossiers déposés lors de la demande de financement. En capitalisant les données sur plusieurs années, il sera possible de dégager des tendances factuelles par comparaison de données réelles de fonctionnement », projette la Dreal.