Entretien

Les mini-champs solaires voient grand

Valoriser les petites surfaces de foncier non exploité pour produire une énergie renouvelable. C’est avec cette idée en tête que le groupe français Solvéo Énergie a conçu le dispositif innovant de mini-champs solaires. Grâce à un contrat tripartite original, le système fonctionne sans subvention. Décryptage avec Jérôme Pagès le directeur du développement photovoltaïque de Solvéo.

PAR ALEXIS DUFUMIER - AVRIL 2022
Jérôme Pagès, directeur du développement photovoltaïque de Solvéo. ©DR

Comment l’idée de mini-champs solaire est-elle née ?

Notre entreprise Solvéo intègre l’ensemble des métiers et expertises pour mener à bien un projet de création de parc éolien ou de centrale photovoltaïque. Notre présence sur le terrain nous a amené à considérer qu’il existe de nombreuses petites parcelles artificialisées ou dégradées qui pourraient être valorisées par des panneaux photovoltaïques pour répondre localement aux objectifs de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Or elles ne le sont pas car les petits projets ne peuvent pas prétendre aux tarifs d’achat du guichet ouvert ou des appels d’offres.

Quel est le principe du contrat tripartite au centre du dispositif ?

Nous avons mis en place un cadre innovant qui permet l’installation et l’amortissement de ces mini-champs solaires sans subventions. Pour cela, nous avons créé un contrat tripartite avec le fournisseur d’énergie pour les particuliers Ilek ainsi que l’agence régionale de l’énergie et du climat d’Occitanie (Arec Occitanie). Grâce à sa communauté de 120 000 abonnés, Ilek s’engage afin d’assurer un prix d’achat sécurisé de l’électricité sur vingt ans. L’électricité est vendue sur le principe du régime direct via un contrat PPA (Green Power Purchase Agreements). L’Arec Occitanie, de son côté, s’engage dans l’accompagnement des collectivités et privés souhaitant mettre en place les projets.

Comment sont-ils conçus ?

Nos mini-champs solaires sont installés pour une puissance de 250 kWc (kilowatt-crête). Ce seuil a été choisi car il offre de l’agilité et de la souplesse sachant qu’au-delà, les projets sont soumis à études d’impacts et permis de construire. L’emprise au sol est environ celle d’un terrain de football, pour 3 500 à 5 000 m². Le mini-champ solaire est installé pour une période de vingt à trente ans. Les projets sont conçus pour être optimisés avec le moins de surcoûts possibles, sachant qu’on ne peut pas faire d’économies d’échelle sur la taille de l’installation. Les parcs sont clôturés pour des raisons de sécurité, ce qui intéresse aussi des apiculteurs pour y installer leurs ruches. La plantation de plantes mellifères peut facilement être associée aux mini-champs solaires. Nous nous sommes d’ailleurs associés en ce sens avec le syndicat des apiculteurs d’Occitanie.

Où en êtes-vous du développement ?

Le premier mini-champ solaire a été mis en service le 6 avril 2022 à Belesta-en-Lauragais, à l’est de Toulouse, sur le site d’une ancienne carrière. Nous avons une dizaine de projets avancés et une cinquantaine dans les cartons. Notre ambition est de nous développer sur la France entière, partout où il y a des surfaces artificialisées ou dégradées non exploitées, du soleil et un branchement possible sur le réseau.

Comment ces projets sont-ils accueillis ?

Nos projets suscitent parfois de l’étonnement. Ils sont en effet atypiques de par la taille et le montage contractuel qu’il y a autour. Par ailleurs, nos mini-champs ont une faible hauteur au sol. Cependant, dès qu’on échange avec les services de l’État et les collectivités sur ce qu’on fait et tout le concept qu’il y a autour, on trouve beaucoup d’intérêt. Nous nous plaçons dans une logique de circuit-court de l’énergie. Nous avons donc un travail de pédagogie à mener pour l’expliquer notamment aux riverains. Le dimensionnement des installations nous permet aussi d’être au plus proche des lieux de consommation, en zone rurale ou semi-urbain. On sent sur le terrain qu’on répond à un vrai besoin, et c’est très motivant.

L’installation en chiffres

Le projet participatif inclut deux installations photovoltaïques (9 kW chacune) se situant sur les toitures d’un ancien équipement sportif et de l’atelier communal. En outre, une petite installation (trois panneaux) a été déployée sur un kiosque à des fins pédagogiques et l’électricité produite est directement consommée par les habitants, pour la recharge de téléphone par exemple. Complétant une première installation classique de 30 kW, le projet permet de couvrir 80 % de la consommation électrique de la commune.

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