Stratégie

Le choix de l’éclairage autonome à énergie solaire

Miser sur des candélabres munis de capteurs solaires et de batteries est une solution pour s’affranchir des travaux de raccordements. C’est le pari qui a été fait au sein de la commune rurale d’Alos, pour sécuriser le trajet nocturne des écoliers.

PAR ALEXIS DUFUMIER - AVRIL 2022
La commune d’Alos dans le Tarn a sécurisé le chemin vers l’abribus du ramassage scolaire avec sept lampadaires autonomes Novéa de 6 m de haut, alimentés chacun par un panneau de 120 watts-crête en couplage avec une batterie 436 wattheures de capacité. ©Novéa Energies

Éclairer une route, un stade, un chemin, un abribus, un parking, une piscine… Il existe de très nombreuses applications en zones rurales où l’installation d’un éclairage totalement autonome à énergie solaire peut être judicieuse. Ces installations disposent d’un panneau qui capte l’énergie solaire pendant la journée, pour la stocker au sein d’une batterie électrique. La nuit, le lampadaire se met en route selon un programme et/ou par commande automatique en lien avec des capteurs d’obscurité ou de mouvement.

Solaire de nuit

S’équiper de candélabres autonomes est le choix technique qui a été fait au sein de la petite commune d’Alos dans le Tarn. Cette dernière souhaitait apporter un éclairage sur son axe de circulation principal afin de sécuriser les trajets des écoliers vers l’abribus du transport scolaire. Or pour cette commune d’une centaine d’habitants, le raccordement souterrain au réseau électrique aurait été long et coûteux du fait d’un sous-sol pierreux. Le dossier qui a été pris en main par l’organisme local chargé de l’éclairage des voiries, Territoire d’énergie Tarn (TET) a donc été étudié avec une attention particulière. TET a ainsi missionné la société d’aménagement électrique SPIE CityNetworks 81 pour trouver la meilleure solution technique. Le choix s’est finalement porté sur l’installation d’un système solaire autonome, pour un coût « presque identique » à celui d’une installation raccordée au réseau, selon Novéa Énergies, l’entreprise française qui a fourni les candélabres autonomes. En tout, sept ensembles (lampadaire et système solaire) de 6 mètres de haut ont été installés sur la portion à risque. Chaque ensemble dispose d’un panneau de 120 Wc (watt-crête) de puissance, couplé à une batterie 436 wattheures de capacité. La durée de vie de la batterie est estimée à 20 ans selon Novéa. Les mâts apportent de la lumière à la demande par un système de détecteurs. Le dispositif est calibré pour 210 passages par nuit, soit 3h30 de détection cumulées par nuit à pleine capacité et une veille nocturne continue à 10 % de capacité. L’allumage se fait de façon communicante avec les détecteurs de présence afin d’assurer un « train de lumière qui accompagne le piéton », explique Novéa.

Bien calibrer l’installation

Outre les avantages techniques spécifiques de l’éclairage autonome, celui-ci assure une baisse de la facture énergétique et l’assurance de disposer d’une source d’énergie renouvelable. « Ces systèmes complexes, bien dimensionnés, permettent de satisfaire à beaucoup de situations d’éclairage. Les luminaires sont soumis aux mêmes exigences normatives et réglementaires que ceux raccordés au réseau électrique », souligne l’Ademe dans son récent ouvrage Rénover l’éclairage extérieur, disponible depuis le début de l’année. Cependant, selon l’Agence de la transition écologique, les installations doivent être bien dimensionnées en fonction des besoins. « Cela impose de faire une étude du taux d’ensoleillement et du niveau d’usage », insiste l’agence qui recommande de mener cette étude au mois de décembre, quand l’ensoleillement est au plus faible. Les panneaux doivent souvent être surdimensionnés au départ, « pour compenser l’énergie perdue dans le temps [perte de -0,8% de puissance du panneau chaque année, NDLR] et permettre au panneau solaire de produire la même quantité d’énergie au bout de 25 ans ». Le choix des batteries en la matière a également toute son importance et doit se faire notamment en fonction de la « profondeur de décharge » qui détermine le nombre de cycles de charge-décharge possibles et la durée de vie. L’Ademe déconseille les batteries au plomb. « Les profondeurs de décharge acceptées par les batteries NiMH (nickel métal hydrure) et LiFePO4 (lithium-fer-phosphate) sont bien plus importantes que pour les batteries au plomb. Les luminaires équipés de ces batteries ne nécessitent pas de maintenance lourde pendant plusieurs années », ajoute l’agence.

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