Entretien

L’agrivoltaïsme, une pratique qui mérite d’être connue

Photosol, développeur de centrales solaires depuis plus de 10 ans, s’est associé à l’Ifop (1) pour réaliser un sondage auprès des Français afin de mieux connaître leur perception vis-à-vis de l’énergie photovoltaïque. Concernant l’agrivoltaïsme, si ce concept reste méconnu, il est plutôt bien accueilli. Alexis de Deken, chef de projets développement nous en dit plus.

PAR AUDE FABRE - MAI 2020
Alexis de Deken, chef de projets développement chez Photosol ©DR

Les Français connaissent t-ils l’agrivoltaïsme ?
23% des Français ont déjà entendu parler de cette pratique mais seuls 5% affirment savoir précisément ce dont il s’agit. Les projets au sol sont encore mal connus par le grand public. C’est avec regret que nous constatons que ces projets sont très peu, voire jamais médiatisés.Les 18-24 ans apparaissent néanmoins plus au fait que leurs aînés (33 % ont déjà entendu parler de l’agrivoltaïsme contre 23 % en moyenne) et plus enclins à sa pratique (30 % y sont très favorables contre 20 %). Ils sont rejoints dans leur enthousiasme par les personnes témoignant d’une plus grande sensibilité environnementale (32 % sont très favorables).

Les personnes enquêtées sont-elles favorables à la pratique de l’agrivoltaïsme sur des terres agricoles ?
Pour les personnes favorables à l’installation d’un parc sur leur commune, un terrain agricole n’est pas un lieu à privilégier. Les interviewés lui préfèrent de loin des zones inexploitées telles que les friches industrielles ou militaires (première solution sur les sept proposées) ou les anciennes carrières (deuxième). En revanche, trois quarts des Français seraient favorables à l’installation d’un parc sur le sol de friches agricoles non exploitées, et notamment les personnes ayant déjà noté la présence de panneaux dans les champs de leur commune (82 %).

Comment faire découvrir cette pratique au grand public ?Près de huit Français sur dix déclarent être intéressés par l’idée de visiter une centrale photovoltaïque au sol. Il faudrait organiser davantage de portes-ouvertes de nos centrales au sol afin de répondre aux questions des citoyens et les rassurer. Nous pourrions lever les préjugés concernant l’imperméabilisation des sols et l’impact environnemental de cette énergie. Nous devons aussi davantage communiquer sur le recyclage possible des panneaux en fin de vie. L’agrivoltaïsme peut être menée sans pénaliser la production agricole, ni celle d’électricité renouvelable. Il est intéressant aussi d’observer que les personnes plus âgées, plus frileuses que leurs cadets s’agissant du photovoltaïque, sont aussi celles qui témoignent du plus fort intérêt à l’égard des visites (83% des 50 ans et plus, contre 73% des 18-24 ans). Il existe une vraie demande de la population à mieux connaître ce procédé. Nous devons y répondre.

(1) Sondage réalisé auprès de 2002 personnes en janvier 2020. Les résultats ont été publiés en mars 2020 sur https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-le-photovoltaique/.

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