Stratégie

L’agrivoltaïsme évalué dans les Landes

Un nouveau démonstrateur agrivoltaïque sera installé fin 2023 dans les Landes. Il permettra d’expérimenter différentes cultures et de déterminer celles qui présentent les meilleures performances agronomiques.

PAR ARNAUD WYART - MAI 2023
Pour Valorem, l’objectif consistera d’abord à montrer que l’agrivoltaïsme n’entraîne pas de perte sèche de production et qu’il permet, a minima, de faire pousser des plantes avec un rendement similaire à une culture en plein champs. ©Pixabay

Les développeurs ont besoin de données scientifiques pour améliorer l’acceptabilité de l’agrivoltaïsme et faire émerger davantage de projets vertueux, notamment dans le Sud-Ouest de la France. C’est la raison pour laquelle Valorem a décidé d’installer un démonstrateur, dans la cadre du programme DEM&TER. « Ce programme prend place à l’initiative de plusieurs collectifs d’agriculteurs avec lesquels nous travaillons dans les Landes. Ceux-ci ont besoin de savoir comment ils vont travailler dans un environnement agrivoltaïque et si les espèces cultivées peuvent pousser correctement sous des panneaux solaires », explique Thomas Di Franco, chef de projet chez Valorem. Ce démonstrateur agrivoltaïque, le deuxième du genre dans le département, sera déployé sur la parcelle d’un exploitant agricole, dans la commune de Losse. Il intégrera 450 modules bifaciaux, montés sur des trackers, pour une puissance totale de 248 kW. Valorem prendra en charge son installation ainsi que sa maintenance, et des agriculteurs interviendront sur leurs domaines de compétence. Pour assurer le suivi de l’exploitation, le projet sera accompagné par des techniciens de l’Inrae(1) et d’Invenio, une plateforme d’expérimentation régionale de la filière fruits et légumes. Le démonstrateur, qui s’étendra sur une surface de 2 hectares, comportera 0,6 hectare pour l’agrivoltaïsme et 0,6 hectare de zones témoins. « Cela permettra d’évaluer la différence de rendement et la qualité des cultures, avec ou sans ombrages », précise Thomas Di Franco.

Répondre aux enjeux agricoles

Les cultures ont été sélectionnées en amont par les agriculteurs. Le démonstrateur permettra ainsi de tester la production de framboises, d’asperges et de luzerne (une protéine végétale à forte valeur nutritive et environnementale), ainsi que sa rotation culturale. « L’asperge est une culture emblématique des Landes », indique Thomas Di Franco. « La framboise, elle, n’est quasiment plus cultivée du fait du réchauffement climatique et de la baisse des coûts en Europe de l’Est, mais les coopératives agricoles cherchent à la réimplanter dans le Sud-Ouest. » Pour Valorem, l’objectif consistera d’abord à montrer que l’agrivoltaïsme n’entraîne pas de perte sèche de production et qu’il permet, a minima, de faire pousser des plantes avec un rendement similaire à une culture en plein champs. L’autre enjeu se situe dans la capacité des panneaux à protéger les cultures des aléas climatiques tels que les orages et les vents forts. « Les ombrages peuvent sauver une production. Dans les Landes, il existe par exemple d’importants risques de coup de soleil pendant l’été. De même, nous pensons que la canopée augmente la température au sol et protège ainsi les cultures des gelées printanières », assure Thomas Di Franco. Par ailleurs, Valorem estime que l’agrivoltaïsme offre la possibilité de limiter l’irrigation. Un sujet de crispation chez les agriculteurs. « Dans le cadre de nos projets landais, nous estimons une réduction de l’irrigation jusqu’à 30 %. Le pilote permettra de confirmer ces valeurs théoriques. »

Lever les inquiétudes

En outre, bien que de nombreux cultivateurs aient d’ores et déjà saisi l’intérêt que peut représenter l’agrivoltaïsme, il existe encore chez eux une crainte vis-à-vis de ce nouvel outil. Selon Valorem, le démonstrateur leur donnera la possibilité de se faire une idée plus précise et de se projeter dans leurs futurs projets. Un comité de pilotage territorial va d’ailleurs être mis en place pour impliquer les différents acteurs (chambre d’agriculture, collectivités, etc.). « Nous les convoquerons régulièrement afin de discuter ensemble du développement du projet et des visites seront organisées. Cela permet de lever les inquiétudes. » Par ailleurs, l’entreprise a lancé un financement participatif en 2022, avec Lendosphere, dans le but que les citoyens puissent participer aux études. « Nous allons lancer un second financement participatif en juin, cette fois pour la construction de la centrale. Les habitants du territoire bénéficieront de conditions privilégiées », précise Thomas Di Franco. Les travaux devraient commencer en octobre 2023, pour un lancement des campagnes d’essai en 2024. Le suivi des cultures s’étendra quant à lui sur au moins trois ans.

(1) Institut de recherche public dans l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.

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