L'info du mois
Filière bois-énergie : « Il faut passer à la vitesse supérieure ! »
L’ensemble des acteurs du bois-énergie s’est mobilisé le 18 mai 2021 pour rappeler la place indispensable de la filière dans la transition énergétique et informer sur les atouts qu’elle offre aux citoyens, aux territoires et aux forêts, afin de relancer sa dynamique.
« Le nombre d’installations en bois-énergie en France stagne depuis plusieurs années à cause notamment du prix extrêmement bas des énergies fossiles, alors que les enjeux sont bien réels, a relevé Mathieu Fleury, président du Comité interprofessionnel du bois-énergie (Cibe) lors de la journée bois-énergie du 18 mai 2021 (1). En France, la chaleur représente 46 % des besoins en énergie, et elle dépend encore à près de 80 % des énergies fossiles. » Les objectifs nationaux pour le bois-énergie représentent 50 % des objectifs de développement de la chaleur renouvelable, avec un doublement de la production de chaleur d’ici 2028 pour le bois-énergie collectif et industriel. Pour le chauffage au bois domestique, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe à 9,5 millions – contre un peu plus de 7,7 millions aujourd’hui – le nombre de ménages chauffés avec cette énergie renouvelable en 2023, et à plus de 10 millions en 2028. « Nous devons passer à la vitesse supérieure pour atteindre ces objectifs et changer d’échelle grâce à un engagement collectif ! », exhorte-t-il.
Un maillon du bois d’œuvre
Les intervenants à cette journée ont également rappelé que le bois-énergie représente un « maillon indispensable de la filière ». Une partie des ressources en bois-énergie est issue de la transformation du bois d’œuvre et du bois d’industrie (écorçage, sciage, rabotage…). Il s’agit des produits connexes des première et deuxième transformations, qui, en étant valorisés, contribuent à renforcer la compétitivité des industries de la filière. 1 m³ de bois d’œuvre génère 1 à 2 m³ de sous-produits valorisés en bois-énergie. Autre argument pour développer cette filière selon ses acteurs : le bois-énergie génère 3 à 4 fois plus d’emplois en France que les énergies fossiles. La consommation de 1 000 tonnes de bois-énergie correspond à la création de 1,2 emploi. Actuellement, la filière représente 52 800 emplois directs et indirects, et elle continue de recruter. Concernant la décarbonation, 1 m³ de bois utilisé pour la production de chaleur dans l’industrie et le secteur collectif en substitution d’énergies fossiles, permet d’éviter l’émission d’environ 0,5 t de CO2. Pour Mathieu Fleury, la filière a tout pour connaître une belle croissance et « le prix du carbone, en très sensible hausse depuis six mois, ainsi que la remontée des cours du gaz, constituent des éléments encourageants qui tracent les prémices d’une reprise active des projets sur le territoire. Mais tous les acteurs de la filière doivent se mobiliser pour relever le défi du changement d’échelle dans la consommation du bois-énergie. »
(1) Journée organisée par :
– Le Comité interprofessionnel du bois-énergie (Cibe) ;
– Amorce, le réseau national de collectivités territoriales et d’acteurs locaux engagés dans la transition écologique territoriale ;
– la Fédération des services énergie environnement (FEDENE) ;
– la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) ;
– PROPELLET France, l’association nationale en charge de la structuration et de la promotion de la filière du chauffage au granulé de bois ;
– le Syndicat des énergies renouvelables (SER) ;
– le Syndicat français des chaudiéristes biomasse (SFCB).