Favoriser les pollinisateurs

Le partenariat signé mi-juillet entre Noé et WPD vise un triple objectif : enrayer le déclin des pollinisateurs en restaurant des milieux qui leur sont favorables, améliorer les connaissances sur ces insectes et sensibiliser le grand public sur cet enjeu environnemental. Chloé Santin, responsable d’études environnementales et Fanny Prigent, chargée d’études environnementales, toutes deux chez WPD, précisent les contours de ce partenariat.

Par quelles actions se traduit la protection des pollinisateurs ?

Dans le cadre du partenariat avec Noé, nous restaurons dans et autour de nos projets des habitats favorables à la biodiversité en général, et aux pollinisateurs en particulier. Cela se traduit par la mise en place de prairies ou de bandes enherbées en bord de cultures, de jachères fleuries… Nous y étudierons particulièrement l’évolution des communautés de pollinisateurs sauvages. Par ailleurs, au-delà du partenariat avec Noé, nous mettons en place de nombreuses mesures pour promouvoir la biodiversité dans le cadre de nos projets éoliens et solaires. Par exemple : la plantation de haies, la restauration de milieux humides, la création d’îlots de sénescence en forêt ou de pelouses calcicoles, la protection de nichées (busard, faucon…) et l’évitement de périodes sensibles pour la planification du chantier, en fonction des enjeux propres à chaque zone où s’installent nos projets. Par ailleurs, nous mettons aussi en place des jachères et prairies pour la préservation d’avifaune de plaine, de papillons ou encore de libellule, selon les territoires.

Quels sont les apports concrets de Noé ?

Noé nous apporte son expertise technique et scientifique sur les pollinisateurs. L’association détermine les semences favorables aux pollinisateurs sauvages (non modifiées génétiquement, productrices de nectar et de pollen…) et les conditions de mise en œuvre des jachères et des prairies : date de semis, conditions de gestion extensive, date de fauche… Ces prestations sont confiées aux agriculteurs propriétaires ou fermiers des parcelles et ils sont rémunérés pour le service environnemental rendu. Les experts de Noé ont également établi le protocole scientifique de comptage et compileront les résultats des suivis de ces prairies et jachères pour mesurer l’efficacité de ces mesures et acquérir de nouvelles connaissances sur les populations d’insectes pollinisateurs observés. Pour réaliser un état des lieux, les premiers relevés seront réalisés au printemps 2023, période de floraison, jusqu’à la fin de l’été. Dès 2024, nous pourrons mesurer les effets sur les prairies installées. Cette étude court a minima sur trois ans.

Quels sont les parcs concernés par ces actions ?

Pendant la première année du partenariat, deux projets pilotes seront menés : un pour l’éolien et un pour le photovoltaïque. Les sites précis seront dévoilés au printemps prochain. Ensuite, le programme sera étendu à de nombreux parcs.

Une valorisation locale des résultats est-elle prévue ?

La mise en place de ce partenariat sur les pollinisateurs permettra d’organiser des événements de sensibilisation auprès des habitants des communes concernées par les parcs. Nous sommes aussi intéressés par le fait d’échanger avec les associations locales de protection de la biodiversité. C’est une démarche que nous avons l’habitude de mener. En effet, dans le cadre du développement de nos projets éoliens et photovoltaïques, nous organisons déjà régulièrement des événements thématiques sur les sites : balades écologiques, ateliers publics sur les sujets environnementaux, visites de scolaires…