Décryptage
Agrivoltaïsme : partenariat entre TSE et la coopérative agricole Dijon céréales
Le mardi 23 avril 2024, l’entreprise d’énergie solaire TSE et la coopérative agricole Dijon céréales, membre de l’Alliance BFC (Bourgogne-Franche-Comté), ont signé un partenariat à long terme pour développer plusieurs centaines de MW de projets agrivoltaïques.
« Ce partenariat, que nous sommes très heureux d’avoir signé le 23 avril 2024, illustre notre engagement en faveur d’une agriculture durable et d’une transition énergétique réussie, se réjouit Mathieu Debonnet, président de TSE. Cet accord ambitieux, avec une vision de déploiement de 700 MW de photovoltaïque en sept ans, révèle la capacité d’anticipation et d’action de Dijon céréales et de l’Alliance BFC pour façonner le futur de l’agriculture et de l’agroalimentaire sur son territoire. » La coopérative agricole Dijon céréales, ainsi que les coopératives Terre comtoise et Bourgogne du Sud, ont décidé en 2018 de se fédérer au sein de l’Alliance BFC (Bourgogne-Franche-Comté) afin de mutualiser des compétences et de développer des projets communs.
Codévelopper les projets agrivoltaïques
Ce partenariat cadre la constitution d’une société commune entre Dijon Céréales et TSE, dédiée au codéveloppement de projets agrivoltaïques sur le territoire de la Côte-d’Or spécifiquement, et plus largement en Bourgogne-Franche-Comté. Chaque partie participe au codéveloppement des projets dans son champ respectif : TSE pour le développement, le financement, l’exploitation et Dijon céréales pour la partie agronomique en lien avec le service Recherche et développement de l’Alliance BFC.
Les projets issus de ce partenariat entre TSE et Dijon Céréales reprendront les modalités déjà employées pour la nouvelle « canopée » agrivoltaïque (structure photovoltaïque surélevée) inaugurée cette même journée à Verdonnet, en Côte-d’Or. « Verdonnet représente un modèle durable et reproductible, avec des impacts tangibles et positifs sur l’économie agricole et locale, souligne Didier Lenoir, président de Dijon céréales et de l’Alliance BFC. L’agriculture du futur doit émerger des régions, respectant les agriculteurs, favorisant la décarbonation et la souveraineté alimentaire et énergétique, tout en innovant. Les installations portées par TSE avec les coopératives d’Alliance BFC en Bourgogne-Franche-Comté en sont un exemple concret. »
Suivi agronomique
Jean-François et Adrien Cortot, Hervé et Pierre Lallemant, agriculteurs associés au sein d’une exploitation à Verdonnet ont cherché à « adapter leur métier aux nouvelles contraintes environnementales et climatiques ». L’installation, d’une capacité de production de 2,4 MW, a été installée à cinq mètres de hauteur, sur trois hectares de grandes cultures bios. La canopée a été installée au-dessus d’une culture de blé, mais la rotation comprendra également de la féverole et de l’orge d’hiver. « Cette canopée s’inscrit parfaitement dans la philosophie de notre exploitation, c’est-à-dire la construction d’un système agricole durable, qui répond aux enjeux de diversification des productions, de performance économique de l’exploitation dans le respect de l’environnement, explique Jean-François Cortot, exploitant de la SCEA des Tours. C’est l’opportunité de développer une nouvelle activité de production énergétique, en lien avec l’installation de la nouvelle génération de nos enfants sur l’exploitation. »
Et les premiers résultats, suivis par la R&D de l’Alliance BFC, sont encourageants : le nombre de grains de blé levés est en hausse de + 14 % par rapport à la parcelle témoin voisine de la centrale agrivoltaïque. « Le partenariat avec TSE, initié il y a plus de trois ans, inclut une phase expérimentale avec l’équipe R&D Alliance BFC, pour évaluer la performance des cultures sous la canopée, appuie Christophe Richardot, directeur général de Dijon céréales et d’Alliance BFC. Le deuxième axe consiste à développer les installations basées sur la technologie TSE avec les adhérents de nos trois coopératives. Notre priorité est de trouver des solutions pour soutenir et développer les revenus des agriculteurs face aux aléas climatiques. L’agrivoltaïsme offre une réelle opportunité dans cette perspective. »