Agrivoltaïsme et soja : premiers résultats encourageants

Le démonstrateur agrivoltaïque installé sur cultures de soja par l’énergéticien TSE et l’Alliance BFC à Amance (Haute-Saône), a rendu ses premiers résultats. Ceux-ci sont « très encourageants mais il faut rester prudent, souligne Frédéric Imbert, responsable recherche et développement de l’Alliance BFC. Nous n’avons qu’un an de recul, avec en plus des semis qui ont été retardés par les travaux. Une année n’est pas suffisante pour conclure en agronomie, mais le fait de ne pas avoir observé de décrochage des rendements sous panneaux nous rend tout à fait confiants pour les prochaines récoltes. »

Du soja sous ombrière photovoltaïque

Six variétés de soja ont été semées début juin sur 3 hectares couverts par l’ombrière photovoltaïque à 5,5 m de hauteur, et 2 ha témoins. Une bonne croissance végétative, avec une floraison, fécondation et maturation physiologique normales, a été constatée. Pour la variété Soprana, aucune différence de rendement n’a été relevée sous et hors la canopée solaire. Concernant la température, elle était 1,2 °C inférieure sous l’ombrière, et le sol, plus frais, conservait mieux l’humidité.

« Suite à un épisode de grêle après la levée du soja, j’ai pu constater des dégâts sur la zone témoin, alors que le soja implanté sous les panneaux était mieux protégé » a aussi observé Sylvain Raison, l’exploitant agricole. De nouveaux suivis seront assurés sur le blé semé l’automne dernier, afin de confirmer ces résultats sous la canopée qui produit 2,7 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation de 1 350 habitants. « Avec TSE, nous allons également mettre en production un deuxième démonstrateur agrivoltaïque en cultures biologiques sur des sols superficiels à Verdonnet, en Côte-d’Or », précise Frédéric Imbert. Un troisième suivra en Franche-Comté, en élevage cette fois.

Des projets pour la région

Des projets agrivoltaïques de 2 à 10 MW sont également en cours chez les agriculteurs de la région Bourgogne-Franche-Comté. « L’objectif à terme est de développer des projets d’environ 150 ha par an avec une quinzaine d’agriculteurs, soit environ 10 ha sur chaque exploitation, précise Frédéric Imbert. D’ici à dix ans, 100 à 150 millions d’euros (M€) de chiffre d’affaires de notre union pourraient être issus de la production d’électricité photovoltaïque, et 20 à 40 M€ de la méthanisation. »

En effet, début 2024, l’unité de méthanisation 100 % végétale, baptisée Sécalia, démarrera son injection à Cérilly, dans le nord de la Côte-d’Or (plus de 160 GWh). Près de 150 fermes sont engagées dans ce projet collectif. « Nous comptons développer d’autres projets collectifs de méthanisation un peu sur le même modèle que celui-ci afin que le maximum d’adhérents de l’Alliance BFC en bénéficient, souligne Frédéric Imbert. En 2025, sur le projet Sécalia, nous irons même plus loin en développant le procédé de méthanation [production de méthane de synthèse à partir d’hydrogène et de dioxyde ou monoxyde de carbone]. »