Retour d'expérience
Agrivoltaïsme : du pilote aux projets d’agriculteurs
La société GLHD a installé un démonstrateur agrivoltaïque dans les Landes. Le retour d’expérience doit servir à tous ses projets collectifs photovoltaïques de plusieurs dizaines d’hectares qui verront le jour dès 2024.
La société Green Lighthouse Développement (GLHD) teste sur un hectare un prototype agrivoltaïque à Haut-Mauco, dans les Landes. Le but de ce pilote : tester des cultures sous et entre les panneaux et observer leur synergie pendant trois ans afin d’accompagner et d’ajuster les projets de collectifs d’agriculteurs qui devraient voir le jour dès 2024 sur plusieurs dizaines d’hectares. « L’objectif est d’obtenir des données comparatives sur différentes cultures avec diverses modalités de structures agrivoltaïques », explique ainsi Benjamin Lobet, directeur développement du technopôle Agrolandes.
Du prototype aux projets
Un collectif de 35 agriculteurs a développé, avec GLHD, le projet agrivoltaïque Terr’Arbouts sur six communes landaises afin de faire évoluer leurs pratiques pour préserver la ressource en eau potable de Mont-de-Marsan. Et leurs projets de cultures intègrent le pilote. Maïs, soja, asperges, menthe poivrée, chia, chanvre, haricots verts… seront ainsi testés dès le printemps prochain.
Sylvain Mouche, responsable agriculture et innovation de GLHD, précise : « Le pilote Agrolandes a été conçu avec 16 rangées de suiveurs solaires (ou trackers) espacées de 7 m, de deux hauteurs distinctes (axes pivots de 1,7 m et 2,5 m) et un système d’irrigation (aspersion ou goutte à goutte). Il s’agit d’étudier l’influence de la production électrique sur la production agricole et inversement, les variations de l’évapotranspiration et des températures, et de comprendre les incidences autour, entre et sous les panneaux. »
60 agriculteurs sur 6 projets dans l’Yonne
Ces résultats alimenteront aussi les projets de six collectifs agricoles de l’Yonne, un dépôt de demande d’autorisation étant en cours pour deux d’entre eux. Au total, c’est une soixantaine d’agriculteurs qui ont décidé d’investir dans l’agrivoltaïsme pour atténuer les effets des aléas climatiques sur leurs cultures, mieux valoriser leurs sols à faible potentiel et donner plus de résilience et de sérénité à leurs exploitations. L’ensemble des projets représenterait une puissance installée de près de 600 MW, soit environ 1 % de la consommation énergétique de Bourgogne-Franche-Comté, qui s’est fixé un objectif de 32 % à l’horizon 2030.
À Arcy-sur-Cure, dans l’Yonne, par exemple, l’association des Champs ensoleillés de Beugnon regroupe six exploitants. Les 130 hectares de projets (dont un tiers dédié à la production d’énergie renouvelable) accueilleront de la luzerne, des plantes à parfums aromatiques et médicinales, et permettront l’installation d’une éleveuse ovine.
Un projet sur 10 % d’une exploitation
Vincent Vignon, directeur du développement chez GLHD, milite pour « un cadre légal favorisant un modèle agrivoltaïque simple et robuste sur un taux de couverture du foncier inférieur à 50 %. En moyenne, un projet agrivoltaïque va concerner 10 % environ de la surface totale d’une exploitation. Traduits en revenu, ces 10 % représentent une garantie contre les aléas climatiques et économiques sur un temps long de quarante ans, une visibilité qui peut relancer le sujet de la transmission au sein de la cellule familiale. »