Bois-énergie : améliorer l’efficacité des chaufferies

Alors que les prix des énergies fossiles sont bas, le salut de la filière bois-énergie passe par une optimisation des coûts, notamment en boostant l’efficacité énergétique. Antoine Quevreux, chargé de mission Efficacité énergétique à l’Association d’initiatives locales pour l’énergie et l’environnement (Aile) estime que « bien penser la conception et l’exploitation de la chaudière bois dès le début permet d’améliorer son efficacité énergétique. » Pour preuve, le projet européen Optiwood dans lequel ont été suivies douze chaufferies (hôpital, maison de retraite, centre aquatique…) pendant deux ans afin de proposer des points d’amélioration de leur efficacité. « Sur certains cas, nous avons réussi à améliorer le taux de couverture bois de 15 % et à réduire les émissions de CO₂ de 37 % (en utilisant moins d’énergie fossile) ainsi que la facture énergétique de 11 % (car le bois est moins cher que le gaz) », relève Antoine Quevreux.

Attention aux erreurs de conception

Pour éviter les erreurs de conception et d’exploitation rencontrées, Antoine Quevreux incite à porter une attention particulière à certains éléments : le convoyeur (avec une vis adaptée), la présence d’un ballon-tampon qui permet de réduire le recours à la chaufferie gaz, le dimensionnement à ne pas surévaluer pour éviter de nombreux démarrages/arrêts, l’ajout d’un ramoneur automatique des tubes de fumées pour limiter l’encrassement de la chaudière… « La motivation de l’opérateur à tirer le meilleur de sa chaufferie bois est aussi un élément clé de la performance énergétique, ajoute-t-il. Suivre l’efficacité de la chaudière de près permet, de plus, d’être réactif en cas de panne. Des contrats d’exploitation peuvent être signés pour assurer le suivi de l’installation. » En effet, les collectivités ne sont pas seules pour gérer les chaufferies : syndicats d’énergie, projets publics/privés, prise de compétences mutualisées, groupement d’achat de granulés… plusieurs systèmes, selon le besoin, sont disponibles. Autre point pour accélérer le développement des chaufferies bois : « Il faut augmenter les aides financières pour les investissements et pour le fonctionnement des équipements », insiste Thierry Landais, directeur Ouest, Est et Nord d’Engie Énergie Services.