Une nouvelle solution pour l’accueil de la production photovoltaïque

Pourquoi ce partenariat ?

Avec 93 391 installations et 1 531 MW de puissance raccordée à fin décembre 2021, Auvergne-Rhône-Alpes dispose d’un très fort potentiel de développement de la production d’électricité photovoltaïque, notamment sur les bâtiments agricoles qui offrent souvent de grandes surfaces bien orientées. Historiquement “solaire”, la région compte multiplier par plus de quatre sa puissance installée d’ici 2030. Les réseaux de transport et de distribution d’électricité sont soumis à des chutes ou à des élévations de tension, en fonction de la consommation ou de la production d’électricité. Une tension trop faible peut provoquer un dysfonctionnement ou endommager le matériel chez le consommateur et une tension trop haute peut endommager les équipements du réseau et des consommateurs. C’est pourquoi en tout point du réseau électrique, la plage de tension ne doit pas excéder ± 10 % de la tension nominale selon la norme EN 50160 qui caractérise la tension fournie par les réseaux publics de distribution. L’arrivée massive de la production photovoltaïque peut donc nécessiter des travaux d’adaptation du réseau électrique afin de l’accueillir. Ces travaux peuvent être parfois longs et coûteux. Avec Auvergne Rhône-Alpes Énergie Environnement (Aura-EE) et Enedis, nous avons souhaité expérimenter une solution technique sur des installations de plusieurs producteurs volontaires déjà raccordées au réseau public de distribution dans le Cantal, troisième département le plus solarisé de la région.

En quoi consiste cette solution technique ?

L’électricité étant acheminée et distribuée en courant alternatif, deux formes de puissance transitent sur les réseaux électriques, à savoir les puissances active et réactive. La puissance active est la puissance dite “utile” parce que c’est elle qui est convertie en travail ou en chaleur par les appareils. La puissance réactive, quant à elle, ne produit pas de travail, mais elle permet le bon fonctionnement de certaines machines ou équipements qui comportent un bobinage, comme les transformateurs ou encore les moteurs. Notons que ces deux puissances ont un effet sur la chute ou l’élévation de tension. Ici, il s’agit d’expérimenter la capacité des installations photovoltaïques déjà raccordées au réseau de distribution public en basse tension à absorber de l’énergie réactive en activant une fonctionnalité de leurs onduleurs. Cette absorption d’énergie réactive permettra de réduire l’élévation de tension et par conséquent de libérer plus de capacités d’accueil pour le raccordement de nouvelles installations. L’objectif du projet FlexCantal est de vérifier l’effet du paramétrage des onduleurs des installations photovoltaïques sur le réseau et de quantifier la capacité d’accueil dégagée. Rappelons que ce paramétrage n’a pas d’impact sur le bon fonctionnement des installations.

Pourquoi tous les onduleurs des installations basse tension photovoltaïques ne sont-ils pas paramétrés de façon à ne pas saturer le réseau ?

Jusqu’ici l’absorption de l’énergie réactive par les installations en basse tension (BT) n’était pas autorisée. L’arrêté du 9 juin 2020 relatif aux prescriptions techniques de conception et de fonctionnement pour le raccordement aux réseaux d’électricité est venu rendre cela possible. La mise en application de cette absorption de l’énergie réactive, pour les installations photovoltaïques raccordées en BT, sera probablement effective à la fin de cette année ou au début de l’année prochaine.