Signer un contrat d’achat direct d’électricité renouvelable

Dans le cadre de son plan climat, la Ville de Lyon souhaite s’approvisionner en électricité renouvelable et locale via la signature de contrats d’achat direct et à long terme. Également appelés « power purchase agreements » (PPA), ceux-ci permettent en effet de sécuriser les approvisionnements dans la durée et de bénéficier d’un tarif stable du kilowattheure, tout en soutenant le développement d’unités de production locales.

Écoles et piscines prioritaires

La première étape a consisté à alimenter les écoles et des piscines. Pour cela, la mairie a lancé un appel d’offres, remporté par le fournisseur Énergie d’Ici, implanté dans la ville. Depuis le 1er janvier 2024, ce dernier fournit 78 groupes scolaires, 11 écoles maternelles et 5 piscines municipales, soit 11,2 GWh, ce qui représente 16 % de la consommation électrique de Lyon. « La ville avait déjà lancé un marché public pour s’alimenter en gaz vert, en se concentrant sur les écoles, mais le coût est plus élevé que celui du gaz naturel. Elle a donc décidé d’étendre l’opération à l’électricité, en expérimentant d’abord sur ce même périmètre », explique Antoine Garcier, directeur général d’Énergie d’Ici.

Pour approvisionner la ville en électricité renouvelable et locale, le fournisseur livre l’électricité du barrage hydraulique de Dracé, situé dans le département du Rhône et de la centrale hydraulique de Couzon-au-Mont-d’Or, qui se situe près de Lyon. « Nous signons en amont des contrats d’achat direct avec nos producteurs, ce qui permet à la ville d’acheter à la fois l’électricité et les certificats de garantie d’origine. »

Des contrats encore limités dans la durée

Le contrat d’achat direct d’électricité signé avec Énergie d’Ici permet à la ville de Lyon de s’approvisionner en circuit court et sans surcoût (par rapport aux prix du marché), en raison d’un nombre limité d’intermédiaires. « Le fait de s’adosser à des unités de production offre également à la municipalité une visibilité sur plusieurs années. Le mix français étant basé sur le nucléaire, la réduction des émissions de CO2 est en revanche limitée, même si l’hydroélectricité affiche un bilan carbone meilleur que le photovoltaïque ou l’éolien, d’autant plus si elle est locale », assure Antoine Garcier.

La durée du contrat, elle, n’est que de trois ans. Le droit public impose en effet une durée maximale de cinq ans pour les contrats d’achat direct signés par les collectivités. « La loi Aper [loi d’accélération des énergies renouvelables, ndlr] doit leur permettre de signer des contrats plus longs, mais les décrets d’application n’ont pas encore été publiés », précise Antoine Garcier. Désormais rassurée sur les tarifs de l’électricité verte en circuit court, la Ville de Lyon a lancé un appel à manifestation d’intérêt, cette fois-ci pour couvrir l’ensemble de ses besoins.

« Le PPA est prévu pour une durée de cinq ans. Une fois les décrets de la loi Aper publiés, il sera certainement possible d’amender les contrats afin d’allonger leur durée. En revanche, les collectivités ne deviendront pas forcément propriétaires des unités de production à l’issue du contrat, comme cela est possible pour les entreprises par exemple. »