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Rénovation des bâtiments publics des quartiers populaires : quels enjeux ?

L’association des maires Ville & Banlieue de France et l’Agence France locale publient une étude sur les enjeux propres à la réhabilitation des quartiers prioritaires. Ce document livre des pistes à explorer pour dépasser les limites techniques, administratives et financières notamment.

PAR CLAIRE BAUDIFFIER - JUILLET 2024
Les équipements prioritaires à rénover sont les équipements sportifs, les écoles et les bâtiments administratifs. © DR

Les citoyens les plus vulnérables seront les premiers affectés par le changement climatique. La rénovation énergétique des bâtiments publics des quartiers prioritaires des villes, les QPV (1), est par conséquent un enjeu primordial. C’est pourquoi l’association des maires Ville & Banlieue de France et l’Agence France locale (banque publique de développement française créée par et pour les collectivités, AFL) ont lancé une étude sur le sujet, publiée au printemps 2024. Il y est indiqué que le patrimoine bâti public des QPV est peu connu et souvent dégradé. Depuis le début de la mandature municipale actuelle, en 2020, un inventaire des bâtiments publics a été mené dans les villes disposant de quartiers prioritaires. Un travail a été débuté sur « la connaissance de l’état des bâtiments et des types de travaux à réaliser, à prioriser pour répondre aux exigences réglementaires, environnementales, mais surtout au confort des usagers », indique l’étude. Selon les premières conclusions, les équipements prioritaires à rénover sont les équipements sportifs, les écoles et les bâtiments administratifs.

Les problématiques soulevées

L’étude insiste sur le fait que les QPV rencontrent un certain nombre de difficultés dans la rénovation de leurs bâtiments. Tout d’abord, des limites techniques et d’ingénierie : malfaçons et mauvaise réalisation des travaux, dégradation de certains bâtiments, manque de temps des collectivités et difficultés de recrutement. Puis, des limites administratives et réglementaires : présence de bâtiments classés, nécessité de maintenir ouverts les équipements pendant les réhabilitations, services administratifs non dotés de personnels dédiés. Enfin, des limites financières : baisse régulière des dotations de l’État, volet social peu inclus dans la conditionnalité des subventions (contrairement au volet environnemental).

Des solutions reposant sur plusieurs stratégies

Face à ces difficultés, l’étude propose diverses stratégies. La stratégie patrimoniale, qui consiste pour certaines communes, comme Rive-de-Gier (42), à vendre des bâtiments pour dégager des fonds. D’autres font le choix de « la déconstruction-reconstruction, moins coûteuse et plus efficace », comme Lormont (33), avec sa piscine municipale. La mutualisation des compétences paraît aussi indispensable, via un syndicat d’énergie par exemple, pour réaliser des études de faisabilité, des audits énergétiques…

Autre approche possible, les stratégies de financement et d’ingénierie. Les communes abritant des QPV n’ont pas d’autre choix que de rechercher des financements extérieurs pour leurs investissements. L’étude livre des pistes : Fonds vert, fonds de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine et du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), appels à projets de l’Ademe, des EPCI, régions… Mais le financement par l’emprunt peut aussi être un levier à actionner (via l’AFL par exemple), ou encore les collectes de fonds sur des plateformes participatives.

Enfin, l’étude pointe également les stratégies de transition écologique et sociale. L’installation d’équipements de production d’énergies renouvelables est l’une des pistes, mais pas forcément adaptée à tous les territoires. Les opérations de végétalisation des cours d’école, comme à Allonnes (72), « peuvent assurer un meilleur confort d’été aux usagers et sont complémentaires à une action de rénovation énergétique d’un bâtiment ».

Pour lire l’étude, cliquez ici.

Pour se rapprocher de l’AFL, c’est ici.

(1) Les QPV sont un dispositif de la politique de la Ville rassemblant les zones urbaines les plus pauvres qui nécessitent une intervention des pouvoirs publics, notamment en matière de rénovation urbaine. Il en existe aujourd’hui 1 300.

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