Stratégie
Mobilité verte : anticiper les besoins de stations
Le conseil régional Centre-Val de Loire travaille à l’élaboration d’un schéma de maillage de son territoire pour 2030-2040. Celui-ci permettra à la Région et aux autres collectivités d’anticiper l’installation de stations de recharge, en fonction des besoins et des usages.
Afin d’augmenter le nombre de stations de recharge pour les véhicules alternatifs (électriques, bio-GNV, hydrogène) à l’horizon 2030-2040, le conseil régional Centre-Val de Loire travaille à l’élaboration d’un schéma d’avitaillement en énergies vertes. Celui-ci s’inscrit dans le cadre du Sraddet (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) signé en 2019 et d’une stratégie de sobriété énergétique. Pour réaliser son schéma de maillage, le conseil régional a commencé par mener un diagnostic des installations existantes et des usages avec le cabinet Setec.
Présentés en avril dernier, les résultats révèlent la présence d’environ 1 500 points de recharge électrique, 8 stations bio GNV et 2 stations hydrogène. Concernant les usages, la Région comptait par exemple 1 112 équivalents poids lourds électriques en 2021 et les perspectives tablent sur plus de 630 000 véhicules de ce type en 2040. « Six mille points de recharge électrique seront nécessaires, dès 2030, pour répondre aux besoins de tous les véhicules électriques (poids lourds, voitures, etc.). En raison notamment de l’augmentation du prix de l’essence et du diesel, les marges de progression sont très importantes », indique Jérémie Godet, vice-président de la Région Centre-Val de Loire, délégué au climat et à la transition énergétique.
Dans une moindre mesure, 491 nouvelles stations GNV devront également être mises en place d’ici 2030, ainsi que 45 stations hydrogène. Pour la Région, ce schéma de maillage représente néanmoins un investissement annuel estimé entre 32 et 66 millions d’euros d’ici 2040. « L’un des enjeux consiste à nous doter d’outils financiers et à mettre en musique les différents acteurs (collectivités locales et secteur privé), car il faudra en outre développer un réseau de distribution, notamment pour l’hydrogène. Les autres freins identifiés par le cabinet Setec concernent en particulier la méconnaissance du sujet et le manque d’expertise des acteurs (élus, entreprises, etc.) », explique Jérémie Godet.
Mise en œuvre d’un plan d’actions
En cours de validation, le schéma de maillage est construit autour d’un diagnostic et d’objectifs, mais il intègre également un plan d’actions. Une quinzaine de mesures ont ainsi été prévues, parmi lesquelles un tour de table de financeurs, la création d’un réseau d’investissement, le lancement de programmes d’accompagnement pour le passage aux véhicules alternatifs, ainsi que l’autopartage des véhicules électriques dans le but de réduire les besoins. « Nous avons déjà voté plusieurs expérimentations d’autopartage de véhicules électriques en zone rurale, là où les transports en commun ne sont pas adaptés aux besoins de la population, et celles-ci ont rencontré un réel succès », indique Jérémie Godet.
Les autres actions concernent l’accompagnement des projets, par exemple via une assistance aux maîtres d’ouvrage pour l’implantation de bornes de recharge, le lancement d’appels à projets pour soutenir la réalisation de schémas de maillage locaux, la sensibilisation aux nouveaux métiers, ou la mise en place de subventions (pour l’achat de véhicules alternatifs professionnels ou le rétrofit de véhicules thermiques). En parallèle, la Région soutient la production d’énergies renouvelables afin d’alimenter les stations d’avitaillement. « Nous avons par exemple lancé des appels à projets dédiés à la méthanisation pour produire du bioGNV et nous travaillons pour la fin de l’année à la création d’un fonds d’investissement consacré aux énergies renouvelables. À ce titre, le schéma de maillage ne représente pas une surconsonsommation importante d’énergies vertes par rapport à nos objectifs initiaux de production », précise Jérémie Godet.