Stratégie
La Métropole européenne de Lille veut doubler sa production d’énergie renouvelable
La collectivité se fixe l’objectif de multiplier par 2,3 sa production locale d’énergie renouvelable d’ici à 2030. Pour cela, elle travaille sur plusieurs chantiers : aide à l’investissement pour les communes, cadastre solaire ou encore « autoroute de la chaleur ».
La Métropole européenne de Lille (MEL) a adopté début 2021 son plan climat-air-énergie territorial (PCAET). L’un de ses objectifs ? Multiplier par 2,3 sa production locale d’énergie renouvelable d’ici à 2030. Pour cela, la collectivité est en train de déployer différentes actions. « Nous avons mis en place début 2021 un fonds de concours pour les communes se lançant dans des projets de rénovation énergétique. 48 projets vont être aidés, à hauteur de 3 millions d’euros en tout. Parmi eux, six comportent des installations de production d’énergie renouvelable, souvent du photovoltaïque sur des bâtiments existants », explique Audrey Linkenheld, vice-présidente de la MEL chargée du climat et de la transition écologique et énergétique.
Cadastre solaire
Côté solaire, la MEL a aussi lancé son cadastre solaire, qui permet à chaque foyer de connaître le potentiel solaire de sa toiture. « Nous avons passé une convention avec l’association Solaire en Nord, qui nous accompagne pour la promotion de cet outil. Sur les 95 communes de la MEL, deux tiers sont des petits villages, sans ingénierie sur ce sujet. Elle va donc proposer des réunions de présentation pour expliquer le fonctionnement du cadastre et renvoyer ensuite les personnes intéressées vers Amelio, la Maison de l’habitat durable, qui offre un suivi gratuit, des informations sur l’installation de panneaux solaires, mais aussi des conseils plus globaux sur la rénovation énergétique », poursuit l’élue. La collectivité est aussi en train de travailler sur un contrat de développement territorial des énergies renouvelables (COT ENR), qui devrait être signé avec l’Ademe fin 2022. « Nous rassemblons tous les porteurs de projets privés ou publics – communes, bailleurs sociaux, entreprises, agriculteurs… – sur différentes solutions – bois, géothermie, solaire thermique, petit réseau de chaleur… L’objectif est de 30 GWh de production d’énergie renouvelable d’ici à fin 2025. Cela viendra donc alimenter notre production et permettra d’atteindre l’objectif du PCAET », détaille Audrey Linkenheld.
Autoroute de la chaleur et prime air
L’un des projets phares de ces dernières années, c’est aussi « l’autoroute de la chaleur », un réseau de chaleur urbain alimenté par un centre de valorisation énergétique (CVE) des ordures ménagères. Mise en service fin 2021, cette autoroute valorise une puissance de 50 MW thermiques, permettant ainsi le chauffage de 26 000 équivalents logements. L’énergie produite alimente les réseaux de chaleur urbains de Lille, Roubaix, Mons-en-Barœul et Villeneuve-d’Ascq à plus de 65 % par une énergie renouvelable ou de récupération. Enfin, la métropole a instauré depuis janvier 2021 et pour quatre ans une prime air (1 600 euros sans conditions de revenus) pour aider les foyers à remplacer leur chauffage au bois polluant par des appareils de chauffage au bois récents et performants. En un peu moins d’un an et demi, 700 primes ont été délivrées.
En chiffres
Multiplier par 2,3 la production d’énergie renouvelable d’ici à 2030, par rapport à 2016, cela signifie passer de 1 TWh à 2,3 TWh.
L’augmentation de la part d’énergie renouvelable produite localement dans la consommation d’énergie devra, elle, passer de 4 à 11 % d’ici 2030.
Pour 2050, l’objectif est porté à 3 TWh, soit 18 % de la consommation d’énergie.
L’autoroute de la chaleur représente une économie de 50 000 tonnes de CO2 par an et 40 millions d’euros d’investissement.