Stratégie

La géothermie de surface séduit les collectivités

Dans la région Grand Est, des collectivités ont adopté la géothermie de surface pour alimenter le système de chauffage-rafraîchissement de trois établissements. Cela leur permet d’intégrer une énergie renouvelable dans leur mix énergétique et d’assurer un confort optimal pour les usagers, notamment pendant l’été.

PAR ARNAUD WYART - JUILLET 2024
Le choix de la géothermie est intervenu alors que les collectivités locales réfléchissaient à une stratégie collective pour améliorer leur bilan environnemental. © Immobilière 3F

La Communauté d’Agglomération de Haguenau, dans le Bas-Rhin, utilise la géothermie depuis 2012 pour alimenter trois bâtiments (deux groupes scolaires-périscolaires et une médiathèque). À l’époque, la maîtrise d’ouvrage avait été assurée par la Communauté de Communes de la Région de Brumath, l’entité préexistante à la Communauté d’Agglomération, agrégat de quatre anciennes communautés de communes. Les deux premiers projets avaient de leur côté été portés par la Communauté de Communes de la Région de Brumath et le troisième, par la ville de Brumath. Le choix de la géothermie est intervenu alors que les collectivités locales réfléchissaient à une stratégie pour améliorer leur bilan environnemental.

« La surface des bâtiments étant supérieure à 1 000 m², nous avons dû réaliser une étude thermique, explique Muriel Grasmuck, directrice de l’aménagement et des équipements à la Communauté Agglomération de Haguenau. Un expert du programme régional Climaxion de l’Ademe [toujours opérationnel, ndlr] nous a alors approchés pour tester la géothermie. Cette opportunité nous intéressait, d’autant que politiquement parlant, nous étions prêts. »

L’Ademe avait en effet identifié un potentiel intéressant pour développer des projets de géothermie de surface. Un technicien Climaxion a rencontré l’ex-Communauté de Communes de la Région de Brumath afin de lui présenter la technologie et ses avantages. « La géothermie était préférable à d’autres solutions, estime Bruno Flochon, directeur énergie, climat et économie circulaire à la Région Grand Est. Les bâtiments étant neufs, ils présentaient une bonne isolation thermique, condition essentielle pour que le couplage géothermie/pompe à chaleur (PAC) soit efficace. » Après avoir fait son choix, la collectivité s’est faite épauler par un bureau d’étude spécialisé en géothermie. « Pour optimiser le fonctionnement du système, tout doit être fait correctement en amont. Par exemple, il est important d’avoir un bon sondage de sol », affirme Muriel Grasmuck.

Des retours très positifs

Les travaux de forage ont commencé en 2011 pour le projet du premier groupe scolaire-périscolaire et ont duré quelques jours. 26 sondes, déployées à 140 mètres de profondeur, ont été raccordées à deux PAC réversibles d’une puissance totale de 160 kW afin de chauffer et rafraîchir une surface de 2 500 m². Le coût (hors PAC) s’est élevé à 160 000 €. Concernant la médiathèque d’une surface de 1 000 m², les travaux, en 2013, ont permis l’installation de six sondes à 100 mètres de profondeur et leur raccordement à une PAC de 25 kW.

Les travaux portant sur le second groupe scolaire-périscolaire, d’une surface de 2 000 m2, ont quant à eux été réalisés en 2015 : 21 sondes déployées à 140 mètres de profondeur et reliées à quatre PAC totalisant 160 kW de puissance, pour un coût (hors PAC) de 170 000 €. Au total, les installations produisent environ 150 MWh par an. Pour moduler la température dans les différentes pièces, elles ont également été raccordées à un plancher chauffant/rafraîchissant. « Toute la surface des pièces est chauffée ou rafraîchie. Cela améliore le confort thermique et permet de réduire les consommations des PAC, en été comme en hiver, les températures étant mieux réparties », assure Bruno Flochon. Les études préalables ont été financées à hauteur de 70 % et l’investissement à hauteur de 50 % par l’Ademe dans le cadre du Fonds chaleur, ce qui représente une subvention de 220 000 €.

Aujourd’hui, les élus et les usagers sont satisfaits, plusieurs années après les mises en service, en particulier en ce qui concerne le rafraîchissement. « Il n’y a rien à gérer et seules les PAC nécessitent un entretien annuel, indique Muriel Grasmuck. Le rafraîchissement permet d’améliorer le confort pendant les fortes températures, en particulier dans la médiathèque qui est vitrée. Il permet également de régénérer le sous-sol en calories [grâce à l’évacuation de la chaleur en été via les sondes, ndlr] et ainsi de prolonger la capacité du sol à fournir des thermies, ce qui allonge la durée de vie de l’installation. »

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