La géothermie à la rencontre des territoires

Aller chercher l’énergie du sous-sol pour chauffer ou refroidir des bâtiments est encore peu expérimenté en France. La géothermie représente seulement 2,4 % de la production nationale d’énergie renouvelable, soit 1 % de la consommation finale de chaleur. Pourtant, « la France possède à la fois la ressource – 100 % du territoire se prête à au moins une technologie de géothermie valorisable – les savoir-faire et les technologies pour cette énergie décarbonée, discrète, locale et disponible en permanence », regrette Virginie Schmidlé, secrétaire générale de l’Association française des professionnels de la géothermie (AFPG). 

« De nombreuses collectivités ont fait le choix de la géothermie. Le bassin parisien est actuellement la région qui accueille la plus grande densité d’opérations de géothermie profonde au monde via des installations de réseaux de chaleur qui chauffent un million d’habitants (2021). Mais elle n’est pas systématiquement prise en compte dans le mix énergétique, malgré son potentiel et sa discrétion : une fois installée, on ne sait pas qu’elle est là. Nous avons un travail de pédagogie à mener sur les installations existantes et sur son potentiel : elle pourrait fournir 100 TWh, soit 20 % de la chaleur renouvelable d’ici 2040 », précise Virginie Schmidlé.

Animateurs géothermie

Pour cela, les collectivités sont des interlocuteurs privilégiés de l’AFPG, car elles lancent des projets et montrent l’exemple aux autres acteurs : industriels, aménageurs, promoteurs immobiliers. Localement, selon la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), l’Ademe doit créer dans chaque région un poste d’« animateur géothermie ». À ce jour, il n’en existe pas dans toutes les régions. Une boîte à outils à destination des collectivités locales les recense sur le site geothermies.fr (Ademe/BRGM), ainsi que les aides aux études et aux investissements auxquelles elles peuvent prétendre, avec un focus spécifique à chaque région.

« C’est un secteur avec d’importantes perspectives de développement dans les années à venir grâce aux décisions réglementaires, techniques et financières qui vont être actées d’ici peu par le gouvernement. L’enjeu est maintenant d’en démocratiser l’usage », confirme la secrétaire générale.