Stratégie
La Bretagne déploie ses stations bioGNV
Déjà sept stations-services de biogaz ont été ouvertes par Bretagne mobilité GNV. Elles seront une vingtaine d’ici fin 2023.
Le biogaz sous forme de bioGNV (gaz naturel pour véhicules) fait partie du bouquet énergétique qui permet de décarboner le secteur des transports. Ce carburant vert affiche en effet une réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’emploi du diesel. Dans ce contexte, les syndicats départementaux de l’énergie de la région Bretagne se sont regroupés via leurs sociétés d’économie mixte (SEM) pour créer la structure Bretagne mobilité GNV (BMGNV). Celle-ci a déjà permis entre autres le déploiement de sept stations-services de bioGNV sur le territoire breton. En tout, un maillage interopérable d’une vingtaine de stations de ce type sera mis en service à horizon fin 2023. Plusieurs des stations déployées sont prééquipées pour accueillir à terme la recharge électrique et en hydrogène en fonction du développement de la demande.
Charge rapide
Les stations sont ouvertes à la fois aux professionnels et aux particuliers. Elles sont raccordées directement au réseau de gaz de ville. Le remplissage rapide est proposé pour permettre de faire un plein de 100 kg en moins de dix minutes. La charge lente est aussi possible pour les véhicules qui peuvent rester stationnés longtemps de nuit comme les bus scolaires par exemple. Dans ce cas, ce sont directement les places de stationnement des flottes captives qui sont équipées de pompes d’avitaillement. Le gaz utilisé est garanti 100 % d’origine renouvelable et locale. BMGNV se fournit en effet sur le marché breton et français via des achats de garantie d’origine. « La filière française de biogaz est construite réglementairement sur la valorisation de déchets ou de coproduits. C’est une filière qui offre parmi les meilleures garanties de durabilité pour le biogaz produit en Europe », souligne Charles de la Monneraye, chargé de développement et de commercialisation auprès de la Sem Energ’iV actionnaire de BMGNV pour le département de l’Ille-et-Vilaine.
Stimuler la demande
Chaque station coûte environ 1,5 million d’euros à la construction. À cela s’ajoutent des frais d’exploitation et de maintenance, des frais d’achat du gaz, des frais d’assurance, les frais d’achat des garanties d’origine du biogaz… La mise en place de ces stations n’est pas directement financée par des subventions et l’investissement doit s’amortir sur la vente du carburant. En revanche, une convention signée avec l’Ademe permet de stimuler la demande. Cette convention permet aux abonnés des stations de BMGNV de disposer d’une aide pouvant aller jusqu’à 10 000 € par véhicule neuf. Ce dispositif est un coup de pouce qui peut permettre d’amortir une partie du surcoût à l’achat des véhicules qui est de l’ordre de 25 à 30 % pour les poids lourds. D’autre part, un dispositif national en cours jusqu’en 2024 peut permettre de déduire des revenus imposables (impôt sur les sociétés ou impôt sur le revenu), jusqu’à 40 % de la valeur initiale du véhicule. Le coût du carburant est également généralement moins cher pour l’usager, de l’ordre de 20 %. Plus les véhicules roulent et plus le retour sur investissement peut être rapide. Il est évalué à cinq ans pour un poids lourd qui roule environ 80 000 km par an. Le délai passe à trois ans si le véhicule roule 12 000 km de plus par an.