Portrait

Enedis prépare l’arrivée massive des énergies renouvelables

Plus de 5 milliards d’euros annuels d’ici à 2040, dont une partie consacrée à l’accueil des parcs solaires et éoliens… Enedis investit massivement dans le raccordement et le renforcement du réseau, tout en cherchant à dégager de la capacité sans travaux massifs. Explications avec Cédric Boissier, directeur du projet « Accélération des énergies renouvelables » chez Enedis.

PAR CLAIRE BAUDIFFIER - NOVEMBRE 2023
Cédric Boissier, directeur du projet « Accélération des énergies renouvelables » chez Enedis. ©Enedis

Les investissements estimés par Enedis pour raccorder les installations de production d’électricité renouvelable sont de l’ordre de 10 milliards d’euros d’ici à 2040. En quoi consistent-ils ?

Pour l’ensemble des investissements, à l’échelle d’Enedis, nous serons à l’avenir sur des montants annuels de l’ordre de 5 à 5,5 milliards d’euros (contre 3 à 4 milliards ces dernières années). Ce qui fera un total de 96 milliards d’euros d’ici à 2040. Sur ce total, a minima 10 milliards d’euros correspondent au raccordement des centrales de production d’énergies renouvelables. Concrètement, si l’on veut simplifier, au fait de tirer un câble entre le producteur d’électricité renouvelable et le réseau électrique que gère Enedis. C’est donc bien un investissement minimum, car en faisant cela, il y a bien sûr un impact au-delà, sur les infrastructures en général du réseau, on parle alors de renforcement.

Le montant global est donc en réalité au-delà des 10 milliards. L’accélération des énergies renouvelables est le premier inducteur de la hausse des investissements d’Enedis. Cela s’accompagne d’embauches : 2 900 personnes en 2023 dont un quart pour des postes directement liés au raccordement des énergies renouvelables.

Quelle planification territoriale pour le raccordement des centrales ?

Nous nous appuyons en premier lieu sur les S3REnR, les schémas régionaux de raccordement au réseau des énergies renouvelables. À la maille région administrative, avec RTE, nous récoltons les données des projets de grands parcs de production prévus et modélisons aussi la croissance diffuse (les petits producteurs). Sur chaque élément du réseau, les postes sources par exemple, nous connaissons donc la situation et les besoins. Cela nous permet de savoir quelles infrastructures – et leurs coûts – doivent être mises en place. Mais ces S3REnR ne sont plus très adaptés au rythme actuel de construction des parcs, solaires notamment. Ils donnent généralement de la visibilité pour cinq ans et nous sommes donc obligés d’attendre un volume de projets suffisants pour déclencher les investissements. La loi d’accélération des énergies renouvelables devrait permettre de changer cela – même si les décrets sont encore attendus – et les durées des S3REnR devraient augmenter.

Les zones d’accélération des énergies renouvelables permettront aussi la planification territoriale pour le raccordement. Même si des points sont encore en cours de clarification, cela devrait être un bel outil de planification ascendante et favoriser ainsi l’acceptabilité des projets. Enedis a d’ailleurs mis à disposition toutes ses données (sur le solaire et l’éolien) pour le portail cartographique EnR, qui a vocation à appuyer les maires dans leurs choix de politique énergétique.

Pour ne pas perdre de temps sur la transition, ne faudrait-il pas également trouver des façons de dégager de la capacité sans gros travaux ?

Nous cherchons en effet toutes les optimisations possibles et travaillons par exemple sur une bonne gestion du foisonnement entre les parcs éoliens et les centrales photovoltaïques. Ainsi, pour augmenter la capacité d’accueil disponible en optimisant l’euro investi, nos études de dimensionnement pour les centrales solaires dans des zones à majorité éolienne prennent un coefficient de foisonnement de 80 % et non de 100 %*, et inversement. Et si jamais il faut écrêter un peu, ce sera toujours possible. Avec RTE, nous expérimentons aussi dans les Landes et la Somme le surbooking des capacités d’accueil des postes sources, via le projet Reflex. Dans cette expérimentation, les parcs éoliens et photovoltaïques peuvent être raccordés sans attendre des travaux supplémentaires, notamment dans les postes sources. L’augmentation des capacités d’accueil se fait en contrepartie, le cas échéant, d’écrêtements ponctuels de la part des producteurs.

* La pleine puissance de production de ces deux énergies n’arrivant pas au même moment, il est possible d’augmenter la capacité d’accueil en appliquant un coefficient de foisonnement éolien/photovoltaïque, ce qui n’était pas le cas avant.

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