Entretien

« En tant que syndicat d’énergie, nous sommes le couteau suisse au service de la transition énergétique »

Au-delà des compétences obligatoires autour de la distribution, le syndicat départemental d’énergie des Côtes-d’Armor (SDE22) a pris la compétence gaz et éclairage public. Il investit aussi dans des projets de production d’énergies renouvelables et de lutte contre la précarité énergétique. Entretien avec Dominique Ramard, son président.

PAR CLAIRE BAUDIFFIER - MARS 2025
Dominique Ramard, président du syndicat départemental d’énergie des Côtes-d’Armor (SDE22). ©SDE22

Quelles sont les compétences du SDE 22 ?

Dominique Ramard : Nous sommes l’autorité organisatrice de la distribution d’électricité, comme tous les syndicats d’énergie. Mais nous avons aussi fait le choix de prendre les compétences gaz et éclairage public. Nous participons aux travaux d’effacement [enterrement des lignes électriques, ndlr] des réseaux dans les communes. Enfin, bien sûr, nous investissons dans la production d’énergies renouvelables via la société d’économie mixte (SEM) Énergies 22 et dans le développement du photovoltaïque via la Société publique locale énergies et territoires d’Armor (SPLET’Armor). En janvier, la SEM est ainsi entrée au capital du parc éolien d’un exploitant local, IEL, à hauteur de 10 %, pour qu’une partie des retombées économiques reste sur le territoire. Nous nous définissons souvent comme le couteau suisse au service de la transition énergétique.

Pourquoi avez-vous pris les compétences gaz et éclairage public ?

D. R. : Pour le gaz, c’est historique. Aujourd’hui, 70 communes sur 100 desservies en gaz nous ont confié leur suivi de concession. Pour l’éclairage public, cela s’est fait petit à petit, quand les communes ont souhaité bénéficier de notre expertise à ce sujet. Nous avons beaucoup travaillé sur la qualité de l’éclairage public – « éclairer juste » est notre slogan – et nous intégrons désormais les enjeux de biodiversité et de santé humaine. Nous incitons donc à la fois à limiter le plus possible les plages horaires d’éclairage public, et à installer des LED avec des températures de couleur ne dépassant pas les 2 700 Kelvin [au-delà, la lumière devient bleue, nocive pour la biodiversité, ndlr]. Avec les LED, nous avons constaté des divisions par deux, voire trois, de la consommation électrique.

Le SDE22 a signé récemment une convention de partenariat pour lutter contre la précarité énergétique avec EDF. De quoi s’agit-il ?

D. R. : Ce partenariat, d’une durée de trois ans, vise à réaliser des actions communes de lutte contre la précarité énergétique. Nous participons financièrement via le Fonds de solidarité logement – à hauteur de 40 000 € par an. Concrètement, les données de consommation permettront d’identifier les quartiers où les ménages ont des difficultés à payer leurs factures d’électricité et un accompagnement social et technique, avec différents partenaires locaux (des associations de consommateurs, les deux agences locales pour l’énergie et le climat), sera mis en place.

Sur le gaz vert, le SDE est aussi très actif. Sur quoi travaillez-vous ?

D. R. : Notre conviction est la suivante : il faut travailler à un mix énergétique, et ce, même si on va vers une électrification massive des usages. Sur notre territoire rural, le biogaz a toute sa place. Le SDE soutient la production en investissant dans des méthaniseurs via la SEM Énergies 22. Dans les derniers projets en date, on peut citer celui de Pluzunet. Un méthaniseur verra le jour en 2026 à côté de l’incinérateur Valorys. Il sera alimenté en partie par les biodéchets et devrait produire jusqu’à 22 GWh/an. C’est un projet de 5 à 6 millions d’euros dont la SEM, en lien avec les collectivités locales et les agriculteurs, financera majoritairement l’investissement.

Sur le sujet de la méthanisation, il y a encore un gros travail de pédagogie à mener auprès des élus et des habitants qui s’inquiètent notamment de l’impact sur la voirie. Avec ce projet où l’on valorise les déchets, on peut rappeler que ces derniers sont les leurs, et qu’il nous faut retrouver de l’esprit collectif !

Dans le même temps, le SDE soutient l’ouverture de stations bioGNV. Où en êtes-vous ?

D. R. : Trois sont déjà en activité sur le département et deux ouvriront dans les douze mois qui viennent. Nous les exploitons en régie. Elles connaissent une bonne fréquentation par les transporteurs, car leurs clients leur demandent de se décarboner. Sur l’année 2024, le prix moyen à la pompe était le même que le diesel. Globalement, le biogaz représente désormais 7 % de la consommation totale de gaz sur le département [c’est le double de la moyenne nationale, qui se situait en 2023 à 3 %, ndlr], et devrait atteindre 11 % d’ici la fin 2025.

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