L'info du mois
Deuxièmes Assises des énergies renouvelables citoyennes
En novembre dernier, ont eu lieu à Nantes les deuxièmes Assises des énergies renouvelables citoyennes. L’occasion pour la filière de faire le point sur le développement des projets à gouvernance locale, les avancées règlementaires et les freins rencontrés sur le terrain.
Après Montpellier en 2019, Nantes accueillait le 8 novembre 2021 les deuxièmes Assises des énergies renouvelables citoyennes. Organisé par l’Ademe et ses partenaires, l’événement a vu son audience doublée par rapport à 2019. Malgré la crise sanitaire, 1 700 personnes ont participé au total, dont 350 en présentiel et 1 200 à distance. En outre, un public plus large, de 250 personnes, était présent la veille pour assister à la présentation de projets citoyens. « Nous sommes très satisfaits de ce point de vue. Cela montre un intérêt croissant pour les projets citoyens et nous avons pu sensibiliser le grand public aux enjeux de la gouvernance locale. Lors de l’introduction des Assises, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a également présenté les dix mesures visant à accélérer le déploiement des projets d’énergie renouvelable citoyens. Parmi les plus représentatives d’entre elles, on peut citer l’introduction d’un objectif chiffré dans la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie. D’ici 2028, la France souhaite ainsi développer 1 000 projets portés à 100 % par les citoyens. Il en existe actuellement 150, auxquels s’ajoutent les projets associant des citoyens et collectivités », explique Nicolas Peraudeau, économiste à l’Ademe. En termes de dynamique, l’agence souligne également l’intervention d’acteurs importants tels que l’association professionnelle France énergie éolienne durant les tables rondes. Ces dernières portaient par exemple sur des sujets tels que le montage des projets, les outils financiers disponibles ou encore l’autoconsommation collective. « Cela montre que ces acteurs croient dans les réseaux d’énergie participative. Les projets concernés affichent des capacités limitées, mais ils permettent d’accroître l’acceptation des énergies renouvelables dans les territoires et d’atteindre les objectifs en matière de mix énergétique », indique Nicolas Peraudeau.
Faciliter la gouvernance locale
Autre point positif : les tables rondes ont convié à la fois des acteurs publics et des acteurs privés, avec l’intervention de collectivités et de porteurs de projets citoyens, ce qui a permis d’aborder les barrières rencontrées sur le terrain, notamment la complexité administrative et la multitude des intervenants. « Une table ronde était par exemple consacrée au cadre réglementaire. Cela nous a permis de saisir l’importance d’articuler les aides nationales avec les aides régionales pour augmenter le capital des projets citoyens. Ces derniers sont souvent éligibles aux deux niveaux, mais ces aides peuvent ne pas être cumulables dans certains cas. En outre, il est nécessaire de transmettre la bonne information aux citoyens et aux collectivités. Dans le cadre des propositions de la ministre, nous allons massifier les relais en région, en partenariat avec Énergie partagée, le CLER, les associations locales, etc. Pour cela, nous allons commencer, dès 2022, pour soutenir les dynamiques locales afin d’augmenter de 50 % les effectifs, en particulier les conseillers en énergies renouvelables citoyennes. Il existait à ce niveau un réel besoin, d’autant que la couverture est encore disparate en France », précise Nicolas Peraudeau. L’accompagnement, notamment pendant la phase de développement, sera lui aussi renforcé, avec la mise en place de relais pour former les porteurs de projets aux enjeux techniques, organisationnels, financiers, juridiques, etc. « Il est plus difficile pour les petites communes d’avoir les compétences en interne pour traiter ces sujets. C’est la raison pour laquelle l’Ademe finance des formations à destination des citoyens et des collectivités. De son côté, Énergie partagée organise les relais en région. Nous développons des modules de formation hyper pratiques, avec des intervenants qui ont mis les mains dans le cambouis et savent de quoi ils parlent. Cela permet de guider plus efficacement les futurs porteurs de projet », conclut Nicolas Peraudeau.