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Dans le Beaujolais, une communauté lance sa marque d’électricité verte
La communauté de communes Saône-Beaujolais veut, avec BôWatts, proposer une électricité moins chère à ses habitants, avant de produire la sienne d’ici à quelques années.
C’est une première en France. La communauté de communes Saône-Beaujolais – 35 communes et 45 000 habitants – a lancé en mai sa propre marque d’électricité verte, BôWatts. « Notre ambition ? Offrir aux habitants les moyens de se réapproprier les questions de l’énergie, en consommant une électricité dont ils connaissent l’origine », explique Philippe Serre, le directeur général des services de la collectivité.
Tarifs avantageux
Pour cela, Saône-Beaujolais a contractualisé avec Alpiq, fournisseur franco-suisse qui garantit une électricité provenant du quart sud-est de la France et verte, à savoir issue de parcs éoliens, photovoltaïques ou hydroélectriques. Les tarifs proposés aux ménages – et bientôt aux professionnels – du territoire sont de l’ordre de 5 à 7 % inférieurs aux contrats d’électricité verte que l’on peut trouver actuellement sur le marché et sont garantis à prix fixe.
Les foyers qui vont adhérer bénéficieront d’un compteur NRLink, créé par la start-up My Energy Manager. « C’est une sorte de GPS énergétique qui permet de voir sa consommation électrique en instantané, et donc potentiellement de la réduire, via des alertes sur les anomalies de consommation, la détection d’appareils défectueux et/ou énergivores et la mesure des veilles électriques », détaille Philippe Serre. Ce compteur, qui a été souvent installé en Grande-Bretagne ces dernières années, permettrait à ses utilisateurs de faire des économies allant jusqu’à -23 %. Si le lancement de la marque a eu lieu en mai, la commercialisation débute réellement en cette fin d’année. L’idée est d’atteindre rapidement 2 000 abonnés pour être en mesure de négocier de nouveaux contrats, et donc d’obtenir des baisses de tarifs plus importantes pour les usagers.
Massifier la production de photovoltaïque
Mais l’ambition, à terme, est surtout d’intégrer un maximum de production locale dans la fourniture d’électricité et de permettre à la collectivité de devenir son propre producteur d’énergie. La communauté de communes s’est pour cela lancée dans une massification du photovoltaïque depuis 2020. Objectif ? Produire 40 GWh en 2027. Entre 60 et 70 sites sont aujourd’hui à l’étude avec un seuil minimum établi à 5 000 m². Un partenariat public-privé a été conclu avec le développeur Corfu Solaire. « Nous souhaitons en priorité solariser des parkings, les grandes toitures, les sites dégradés et délaissés, le foncier “inutile” proche des routes… et laissons de côté l’agrivoltaïsme », précise le directeur général des services.
La collectivité entrera donc au capital des projets via des SAS, véhicules opérationnels faciles à mettre en œuvre. « Rappelons que lorsqu’un projet renouvelable est porté par un territoire, plus de la moitié de la richesse créée reste sur le territoire. On est plutôt de l’ordre de 15 % quand il s’agit d’un projet privé. Il est capital aujourd’hui, et encore davantage vu le contexte énergétique, que les collectivités et citoyens se réapproprient ces sujets, ce qui nous permettra aussi d’être plus résilients », conclut Philippe Serre.