Le tour de la question
Comment obtenir le label climat – air – énergie ?
Très engagée dans sa transition, la ville de Montauban a déjà obtenu les deux premiers niveaux du label climat – air – énergie (ex-Cit’ergie). Elle a pour cela mis en œuvre de nombreuses actions dans les domaines de la mobilité, de l’efficacité énergétique ou encore de la production d’énergie renouvelable.
Initié dès 2008 par l’Ademe, le label climat – air – énergie (anciennement baptisé Cit’ergie) récompense les collectivités qui mettent en œuvre des politiques ambitieuses dans le cadre de leur PCAET (plan climat-air-énergie territorial) (lire encadré). Celles-ci sont notées en fonction des actions menées dans six catégories et elles doivent obtenir un score global minimum pour obtenir les différents niveaux de labellisation (voir les détails ici). Un label notamment obtenu par la ville de Montauban, en Occitanie. Exemplaires, la ville et l’intercommunalité du Grand Montauban furent d’ailleurs les premières à définir en 2008 un PCET (plan climat-énergie territorial) pour l’ensemble des communes de l’agglomération. Celui-ci a été transformé en PCAET en 2019. « À l’époque, le bureau d’études avec lequel nous travaillions nous a parlé du label Cit’ergie, un label européen dont les thématiques étaient proches de celles qui constituaient notre premier PCET. Lorsque nous avons regardé si nous répondions aux exigences du label, nous nous sommes rendu compte que nous atteignions déjà 46 % des critères, ce qui nous permettait d’être éligibles au premier niveau Cit’ergie. Nous étions même déjà proches du deuxième niveau », explique Marie-Claude Berly, première adjointe au maire de Montauban et déléguée communautaire du Grand Montauban chargée de la transition écologique et du plan climat.
Les actions engagées
Depuis son premier plan climat, la ville de Montauban a en effet mené de nombreuses actions, notamment dans le domaine de la mobilité (création de pistes cyclables, de plateformes de covoiturage, etc.), de l’écoconstruction, de la réduction de consommation du patrimoine public et de la sensibilisation des citoyens et des acteurs locaux. « La feuille de route a ensuite évolué avec le nouveau PCAET. Nous avons travaillé sur la thématique de l’eau (réduction de la consommation, développement de la biodiversité, etc.), défini des normes environnementales pour aller vers des achats bas carbone, rénové des bâtiments communaux, etc. Nous avons également obtenu la certification ISO 50001 [qui impose une limitation des émissions de GES et de polluants liés à la combustion d’énergie] pour certains bâtiments (quatre armoires électriques, l’hôtel de ville et des écoles) », précise Marie-Claude Berly. En matière de production d’énergie renouvelable, la ville compte deux centrales photovoltaïques au sol et une nouvelle installation sera inaugurée en 2022. Elle a également installé des panneaux sur des toitures de particuliers (pour la production d’eau chaude ou le chauffage) qui doivent encore être recensés par le service urbanisme.
Une enveloppe de 350 000 euros
La ville de Montauban a ainsi pu obtenir le premier niveau du label climat – air – énergie en 2018 et le deuxième en novembre 2021. Pour cela, elle a bénéficié de l’accompagnement d’un bureau d’études (financé par l’Ademe) qui a suivi le plan climat et la démarche de labellisation. « Celui-ci suit notre avancement une fois par an via les indicateurs de réalisation. Durant l’année de labellisation, un auditeur indépendant vient rencontrer les principaux membres de l’exécutif et des services qui portent les actions. Il se base sur les indicateurs de réalisation et les pièces justificatives », indique Marie-Claude Berly. En termes de bénéfices, la collectivité a bénéficié d’une aide de 350 000 euros de l’Ademe via la signature d’un contrat d’objectif territorial, mais elle visait d’abord l’aspect honorifique. « En région Occitanie, les collectivités sont souvent les précurseurs. Des structures telles que l’Ademe ou l’agence de l’eau savent que nous aimons expérimenter de nouvelles initiatives afin que celles-ci soient ensuite diffusées sur l’ensemble du territoire national. Désormais, nous visons les niveaux suivants du label », conclut Marie-Claude Berly.
Territoire engagé transition écologique
Lancé en 2008 par l’Ademe, le label climat – air – énergie (ex-Cit’ergie) est la version française du label EEA (European Energy Award). Historiquement, le projet contenait trois niveaux de labellisation. Désormais, il fonctionne sur la base d’un système d’étoiles, à l’image des hôtels, et il est complété par le label économie circulaire dans le cadre du nouveau programme Territoire engagé transition écologique. Mis en en place par l’Ademe et destiné aux communes, ainsi qu’aux EPCI (établissements publics de coopération intercommunale), ce programme offre un accompagnement complet aux collectivités souhaitant développer des actions de transition et obtenir ainsi les labels climat – air – énergie et économie circulaire. Plus d’information sur le programme Territoire engagé transition : ici.
Horizon 2050
Le plan climat-air-énergie territorial (PCAET) fixe plusieurs objectifs à l’horizon 2050 : réduire de 43 % les consommations énergétiques, réduire de 41 % des émissions de GES et multiplier par sept la production d’énergies renouvelables sur le territoire.