Stratégie
Baisse des consommations d’énergie : Grenoble très bonne élève (Volet 1)
Grenoble a réduit de près de 40 % sa consommation d’énergie finale entre 2005 et 2022 en visant les bâtiments publics, l’éclairage public et sa flotte de véhicules.
À Grenoble, Vincent Fristot est maire adjoint à la transition énergétique depuis 2014. Lors du premier mandat, il s’occupait aussi d’urbanisme. Depuis 2020, il est en charge des finances. Une double casquette très utile quand il s’agit d’accélérer la baisse des consommations énergétiques.
Entre 2014 et 2021, la Ville a réduit sa consommation d’énergie finale de 22 %, passant de 83 GWh à 65 GWh par an. Ce dernier chiffre intègre les équipements publics (83,5 % de la consommation totale 2021), l’éclairage public (10 %) et les véhicules thermiques (6,5 %). Les économies d’énergie ayant commencé avant l’arrivée des Verts à la tête de la Mairie, Vincent Fristot rappelle que « sur la période 2005-2022, la Ville de Grenoble a réduit de 37 % sa consommation d’énergie finale ». Or, l’objectif du plan d’actions air-énergie-climat de Grenoble (PAEC) est de -45 % d’ici 2030 par rapport à 2005. Les trois grands leviers d’économies sont les bâtiments publics, l’éclairage public et les véhicules de la collectivité. Logique.
Éclairage divisé par deux
Côté bâtiments, la Ville a joué à la fois sur la rénovation énergétique en suivant le label de haute performance énergétique BBC rénovation (notamment dans les écoles), mais aussi sur l’exploitation, avec « un suivi très rapproché, en régie, de l’ensemble des installations afin de gagner en efficacité énergétique », explique Vincent Fristot, qui est également membre de l’association négaWatt. Côté éclairage public, Grenoble est passé de 20 000 points lumineux en 2014 à 18 000, identifiant les sites où la lumière nocturne n’était pas si utile. Elle a également remplacé 11 000 points lumineux par des LED « que nous pouvons aussi piloter en termes de puissance pour réduire les flux lumineux en milieu de nuit. En 2023, nous aurons divisé par deux la consommation de 2014 liée à l’éclairage public », estime l’élu.
Une flotte de véhicules propres
La Ville renouvelle aussi ses véhicules utilitaires légers, ses poids lourds et ses engins les plus polluants. Ayant mis en place une ZFE (zone à faibles émissions) dès 2019, avec des restrictions de circulation pour les véhicules utilitaires et les poids lourds, elle a anticipé ses propres règles. « Nous avons investi dans des véhicules utilitaires roulant au GNV [gaz naturel véhicule] ainsi que dans des stations de biogaz opérées par Gaz électricité de Grenoble [société d’économie mixte détenue à 50,01 % par la Métropole et la Ville de Grenoble, ndlr]. Nous avons aussi acheté des véhicules électriques et stoppé les acquisitions de ceux qui fonctionnent au diesel. Le plan d’investissement sur le parc de véhicules est de 2 millions d’euros par an », détaille Vincent Fristot. Entre 2019 et 2024, le nombre de véhicules municipaux devrait passer de 663 à 613, avec un renversement des proportions. Les véhicules électriques (224) et GNV (207) domineront en 2024 par rapport à ceux roulant à l’essence et au diesel (182). Autre mesure, la mutualisation par la création d’un pool de véhicules à partager. « C’est possible si on s’organise bien. Il n’est pas nécessaire que chaque service ou élu ait sa voiture. D’ailleurs, une bonne partie des élus roulent à vélo », souligne l’adjoint à la transition énergétique.
Labellisée Cit’ergie Gold début 2020, Grenoble tient également à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre. La collectivité s’efforce de verdir le mix énergétique de son réseau de chaleur urbain, qui alimente 46 000 logements et de nombreux bâtiments publics. En 2022, il consomme 78 % d’énergies renouvelables et de récupération, dont près de 30 % de bois. À suivre.