Initiatives
Annecy étend ses réseaux de chaleur urbains
Annecy entreprend d’importants travaux d’extension de ses réseaux de chaleur urbains. Dans ce cadre, la ville va notamment bénéficier d’une chaufferie biomasse. Un nouveau réseau de chaleur et un projet de géothermie de moyenne profondeur sont également à l’étude.
En septembre dernier, le conseil municipal d’Annecy (Haute-Savoie) a adopté à l’unanimité la reconduction pour 25 ans de la délégation de service public (DSP) de Dalkia, filiale d’EDF, pour l’exploitation du réseau de chaleur dit « Seynod, Fier et Thiou ». Ce réseau, situé au sud de la ville et dont Dalkia assurait déjà la gestion de 2003 à 2024, fonctionne à 68 % grâce à de la chaleur de récupération issue de l’unité de traitement des déchets du Sila, le syndicat mixte du lac d’Annecy. Le gaz assure le complément. En tout, 42 GWh d’énergie sont délivrés chaque année, soit 4 200 équivalents logement.
Une extension du réseau est prévue pour 2028. Celui-ci passera de 11 km à 31 km et permettra de desservir environ 10 500 équivalents logement grâce à 105 GWh d’énergie livrés. « Nous allons installer une nouvelle chaufferie bois de 14 MW qui va nous permettre, avec l’incinérateur, d’avoir un taux d’énergie renouvelable et de récupération de 86 % sur l’ensemble du nouveau réseau », explique Remy Brunetti, directeur commercial Dalkia Centre-Est. Le réseau de Seynod, Fier & Thiou sera alors alimenté à 43 % par l’unité de valorisation énergétique du Sila, à 43 % par le bois énergie et à 14 % par du gaz. « La priorité est toujours d’utiliser l’énergie fatale issue de la valorisation de l’incinération des ordures ménagères. On commence par celle-ci et on complète par du bois, voire du gaz pour passer les pics de consommation », précise Remy Brunetti.
Économies pour les abonnés
Le réseau de chaleur du quartier Novel, au nord de la ville, bénéficiera également d’une extension. L’entreprise Idex a obtenu la délégation de service public en 2011 et elle devait durer jusqu’en 2035. Dans le cadre de cette extension, sans nouvelle installation de chaudière, la DSP a été prolongée jusqu’en 2040. Le réseau de Novel, long de 8 km, sera prolongé de 5 km supplémentaires. Il pourra délivrer chaque année 67 GWh d’énergie. Grâce à ce prolongement, 6 400 équivalents logement pourront bénéficier d’une énergie renouvelable, soit 2 200 équivalents logement de plus qu’initialement.
Idex a construit en 2015 la chaufferie biomasse qui permet d’alimenter le réseau en énergie renouvelable à hauteur de 85 %. En effet, deux chaudières au bois de 5 et 7 MW ont été installées et sont complétées par des chaudières à gaz. « Nos abonnés peuvent faire une économie de 5 à 15 % sur leur facture énergétique annuelle par rapport à une situation de référence avec une chaufferie collective au gaz naturel », partage Jérémie Neveu, directeur Infrastructures, Grands Projets et Utilités région Auvergne-Rhône-Alpe d’Idex.
Des projets ambitieux
Des études pour un projet de géothermie de moyenne profondeur sont également menées. La production serait injectée dans le réseau de chaleur de Seynod, Fier et Thiou qui bénéficierait à nouveau d’une extension. Le développement d’un autre réseau de chaleur est également à l’étude. Ce dernier, nommé réseau de chaleur urbain Université, serait indépendant des autres. Il livrerait une quantité de chaleur estimative de 6 GWh, soit 600 équivalents logement.
La ville souhaite poursuivre ses efforts, notamment en matière de transition énergétique. « Au-delà de la question environnementale et de la question de la neutralité carbone, les réseaux de chaleur sont quand même le moyen le plus sûr pour stabiliser les prix pour les Annéciens. Il y a donc aussi l’aspect de lutte contre la précarité énergétique dans cette volonté de développement des réseaux de chaleur », conclut Fabrice Buzio, coordinateur en efficience énergétique territoriale à Annecy.