Décryptage
Ademe : quels réseaux pour accompagner les collectivités dans la transition énergétique ?
Les Conseillers en énergie partagés, les Générateurs, les Élus pour agir et le programme Territoire engagé pour la transition écologique (Tete) sont quatre réseaux animés par l’Ademe pour faire avancer la transition dans les collectivités. À qui s’adressent-ils ? Comment fonctionnent-ils ? On fait le point.
Les Conseillers en énergie partagés
C’est le réseau le plus ancien, lancé en 2010. Les Conseillers en énergie partagés (CEP) sont en général embauchés par des structures comme des agences locales de l’énergie ou du climat (Alec) ou par des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Les petites communes – moins de 10 000 habitants – rattachées à ces structures vont ensuite bénéficier gratuitement de leurs services, après un coût d’adhésion souvent symbolique, qui sera rapidement remboursé par les économies induites par le travail des CEP.
L’Ademe finance le poste pour trois ans. Les CEP réalisent d’abord un inventaire du patrimoine communal et des factures énergétiques pour détecter d’éventuelles erreurs. Ils proposent ensuite des mesures immédiates visant à réduire les consommations énergétiques, puis élaborent un programme pluriannuel d’investissement pour rénover les équipements publics de la collectivité, avec un accompagnement technique et financier. Néanmoins, toutes les décisions de travaux restent bien au choix de la collectivité. En 2024, 400 CEP sont en poste sur le territoire et 1 200 collectivités ont été accompagnées depuis le début.
⇒ Pour savoir si un CEP exerce sur votre territoire, tournez-vous vers votre EPCI, votre syndicat d’énergie, ou bien encore vers l’Ademe en régions.
Les Générateurs
« C’est un réseau né en 2022 à la suite du Conseil de défense écologique du gouvernement porté sur le développement des énergies renouvelables. Le constat avait été fait que les communes rurales manquaient d’ingénierie pour mener à bien des projets éoliens et photovoltaïques », indique Nicolas Peraudeau, coordinateur national du réseau Générateurs au service Planification énergétique, prospective, impacts et territoires de l’Ademe.
L’Ademe cofinance 70 postes de conseillers dans 15 régions métropolitaines (il manque pour le moment la Corse et Auvergne-Rhône-Alpes). « Les Générateurs font d’abord de l’animation territoriale, avec beaucoup d’actions de sensibilisation : des visites de parcs éoliens et photovoltaïques pour que les collectivités puissent poser des questions à leurs pairs, comprendre les retombées économiques… C’est quelque chose qui fonctionne très bien. » Ensuite, ils sont présents sur toute la phase d’émergence d’un projet – entre trois mois et un an – pour répondre aux questions réglementaires, techniques, financières…
⇒ Trouver un Générateur. Le conseil est gratuit et indépendant.
Programme Territoire engagé pour la transition écologique (Tete)
Depuis 2021, via ce programme, l’Ademe apporte un soutien aux collectivités (échelle intercommunale, type EPCI) pour qu’elles mettent en place leur démarche de planification écologique (consommations d’énergie, énergies renouvelables, mobilité durable, ressources naturelles, déchets…). « Aujourd’hui, deux référentiels existent : climat air énergie et économie circulaire, qui vont fusionner en 2025 », poursuit Nicolas Peraudeau. L’Ademe finance ainsi des conseillers facilitateurs (qui interviennent quarante jours sur quatre ans) en aidant la collectivité à initier, organiser et suivre sa démarche. Une labellisation (d’une à cinq étoiles) est instaurée pour reconnaître les efforts. Aujourd’hui, 550 collectivités sont engagées dans le programme.
⇒ Renseignements au 04 15 09 82 07 et sur Territoiresentransitions.
Élus pour agir
C’est le petit dernier des réseaux : il a tout juste un an. Son objectif est de fédérer des élus des conseils municipaux (pas uniquement les maires !) pour les aider à appréhender les enjeux de la transition énergétique, proposer des actions concrètes sur différentes thématiques (mobilité, déchets, énergies renouvelables…) et partager les expériences et bonnes pratiques. Trois webinaires sont proposés chaque année, ainsi qu’une journée en présentiel pour favoriser les rencontres et une plateforme collaborative afin que les élus puissent se former. « La mobilisation est croissante, 3 000 élus sont pour le moment mobilisés », sourit Nicolas Peraudeau.