Initiatives
À quoi servent les CEE ? La preuve par l’exemple
En Occitanie, le financement par les Certificats d’économie d’énergie (CEE) a permis de remplacer l’ancienne pompe à chaleur d’un bâtiment appartenant à la Région par un modèle à haut rendement. Grâce à une réduction de 27 % de son investissement, la collectivité pourra rentabiliser l’opération en seulement quatre ans.
En bénéficiant du dispositif des CEE, la Région Occitanie a pu financer le remplacement d’une pompe à chaleur (PAC) dans le cadre de son Marché multiservices. L’opération a été réalisée en 2020 par Vinci Facilities qui s’est chargé du remplacement de l’ancienne machine et de l’installation d’une nouvelle PAC de marque CIAT (modèle Aquaciat ILD 260B), affichant une puissance de 58 kW chaud et 63 kW froid, ainsi qu’un coefficient de performance (COP) de 3,8. Situé à Martres-Tolosane et baptisé Theogone, le bâtiment était en effet équipé d’un modèle d’ancienne génération affichant des rendements aujourd’hui largement obsolètes. Celui-ci avait servi quinze ans et son COP n’était que de 2, avec une plage de fonctionnement limitée à des températures extérieures comprises entre 0 et 30°C. En outre, les pièces détachées n’étaient plus commercialisées et la machine travaillait avec des HFC (hydrofluorocarbures), des gaz frigorifiques extrêmement polluants. « Pendant les périodes froides, la PAC n’était pas suffisamment puissante pour délivrer les calories nécessaires au réchauffement du bâtiment. L’installation comportait donc une chaudière électrique en complément. La mise en place d’une PAC à haut rendement a permis à l’installation de s’affranchir de cette chaudière électrique, ce qui se traduit par une réduction supplémentaire de la consommation électrique du bâtiment », explique René Platel, responsable d’affaires chez Vinci Facilities (Cegelec maintenance tertiaire Sud-Est).
Consommation électrique réduite de 65 000 kWh/an
Concernant l’opération, la première étape a consisté à dépolluer l’ancienne PAC. « Nous l’avons découplée électriquement et hydrauliquement afin de récupérer les fluides et les gaz, puis la PAC a été retirée par grutage, avant d’être envoyée en filière de retraitement et de destruction. L’installation de la nouvelle PAC a elle aussi été réalisée par grutage. Une manœuvre relativement simple, malgré le poids de la machine. Nous avons ensuite effectué les raccordements électriques et hydrauliques, mis en place le réseau hydraulique, puis nous avons procédé au calorifugeage [isolation thermique permettant d’éviter les déperditions de chaleur, ndlr] de la partie extérieure, à savoir la canalisation. Nous avons ensuite mis en service l’installation le 4 janvier 2021 avec le fabricant de la PAC, ce qui nous permet de bénéficier d’une garantie de deux ans », précise René Platel. En termes de résultats, la nouvelle installation affiche des gains significatifs par rapport à l’ancien système. Elle permet ainsi de réduire de 65 000 kWh /an la consommation électrique du bâtiment et d’éviter l’émission de 4,095 kg d’équivalent CO2. Le coût de l’opération, lui, s’élève au total à 23 077 euros HT, un montant ramené à la baisse grâce aux CEE et un prix intéressant. « La valorisation des CEE est d’environ 6 300 euros sur la base de 8,2 euros/kWhc, ce qui représente 27 % du coût total. Cela offre à la collectivité la possibilité de rentabiliser l’opération en seulement quatre ans. Les gains se feront ensuite sur les consommations du bâtiment », indique René Platel.
Tout savoir sur les CEE
Dans le cadre du projet Theogone, la Région Occitanie a elle-même constitué le dossier lui permettant de mobiliser et de valoriser ces CEE, via le service Sircee. Pour obtenir des informations concernant le mécanisme de valorisation des CEE, vous pouvez consulter le site www.ecologie.gouv.fr. Par ailleurs, la FNCCR a mis en ligne un webinaire sur l’intégration des CEE dans la stratégie de rénovation énergétique des collectivités.