L'info du mois
À quoi les COP régionales vont-elles servir ?
Une dizaine de COP régionales ont été lancées en France. Elles doivent être finalisées au plus tard à l’été 2024, avec l’établissement d’une trajectoire visant l’atteinte des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de préservation de la biodiversité en 2030.
Réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, préservation de la biodiversité et des ressources, adaptation au réchauffement climatique. Tels sont les trois piliers sur lesquels vont devoir travailler les COP régionales. Lancées fin 2023 par le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, ces COP décentralisées – dans une petite dizaine de régions – vont décliner la planification écologique à l’échelle locale. Pour cela, elles vont devoir mettre autour de la table les différentes parties prenantes du territoire : les acteurs politiques (en plus de la région, les préfectures, conseils départementaux, EPCI…), le monde économique, la société civile (associations environnementales, de consommateurs…). La méthode de travail « participative plutôt que prescriptive », détaille le ministère sur son site Internet, devra reposer sur quatre étapes :
- un diagnostic présentant les actions des collectivités (réalisées et en cours) ;
- un débat où sont proposés des objectifs concrets aux acteurs territoriaux ;
- un partage à l’échelle des territoires infrarégionaux avec une déclinaison indicative des actions à mener ;
- une feuille de route pour matérialiser le choix des engagements pris par secteur, avec des leviers d’actions concrets.
Ces COP doivent rendre leurs travaux d’ici à l’été 2024, même si au vu du remaniement ministériel et du fait qu’il n’y a plus de ministère de la Transition énergétique, certains acteurs s’interrogent sur ce délai…
L’exemple de la région Sud
La région Sud a entamé les réflexions sur ce sujet avant les autres, en 2022. Elle avait alors signé avec l’État un protocole d’expérimentation pour devenir une « région pilote de la transition écologique ». « Nous avions lancé en 2017 notre premier plan climat nommé ‘‘Une COP d’avance’’, puis en 2021 un deuxième, ‘‘Gardons une COP d’avance’’ autour de cinq axes : air, mer, terre, énergie, déchets avec 141 actions à mettre en œuvre », résume Renaud Muselier, président de la région Sud. Parmi elles : le plan « escale zéro fumée » qui vise l’accompagnement des industries dans la réduction de leur consommation d’énergie fossile et la réduction de l’utilisation de 40 000 tonnes de charbon dans l’industrie métallurgique, le plan vélo, avec la construction de 10 000 km de pistes cyclables, ou encore le plan hydrogène, avec l’objectif de produire 28 000 tonnes d’hydrogène vert grâce aux nouvelles installations (100 MW).
« Avec ce travail, nous sommes entrés dans le top 10 des régions captatrices de fonds européens et notamment de fonds vert avec 10 milliards d’euros d’investissements verts visés d’ici à 2028 en région Sud. Au total, 30 milliards d’euros sont mobilisés », indique Renaud Muselier. À titre d’exemple des actions engagées, l’armateur La Méridionale a équipé à Marseille l’un de ses navires d’un système de filtrage inédit sur un bateau pour stopper l’émission de particules et de soufre dans l’air. La région, dans le cadre du plan « escale zéro fumée » a versé 500 000 euros pour le test du déploiement du filtre, puis 3,3 millions d’euros (sur 8,4 millions de coût global) pour l’installation du système de traitement des fumées sur l’ensemble des moteurs du navire.