Le tour de la question
3 MW d’autoconsommation collective à Besançon
Le producteur d’énergie renouvelable Opale Énergies Engagées développe un projet d’autoconsommation collective pour et avec la communauté d’agglomération de Besançon. Rassemblés au sein d’une même entité, les deux acteurs se partagent le capital avec la coopérative Ercisol. L’objectif : développer le projet le plus local possible.
L’entreprise Opale Énergies Engagées et Grand Besançon Métropole (GBM) développent actuellement un projet d’autoconsommation collective à Chalezeule. Située à moins d’un kilomètre de Besançon, sur le site des Andiers, un ancien centre d’enfouissement de déchets inertes de trois hectares, la centrale photovoltaïque aura une puissance d’un peu moins de 3 MW.
Projet local
« Opale est basé à côté de Besançon. Nous avons donc cherché à réaliser un projet autour. Il s’avère qu’il y avait cette ancienne carrière, réutilisée comme site d’enfouissement de déchets inertes, exploitée par Grand Besançon Métropole et qui était en cours de fermeture. Nous avons donc proposé d’y installer des panneaux photovoltaïques », explique Florence Morin, directrice des activités biogaz et photovoltaïque chez Opale. La centrale produira un peu moins de 4 000 MWh d’électricité chaque année.
Son emplacement, propice au développement d’un circuit court de production et de consommation d’électricité, a fait écho chez Opale à son initiative pour développer un outil de pilotage des opérations d’autoconsommation collective. L’entreprise a donc créé une société de projets spécialisée, la SAS Andiers PV, détenue à 57,5 % par Opale et à 37,5 % par GBM, afin de gérer le processus allant de l’installation de la centrale à la production en autoconsommation collective. « Cela permet de faciliter l’opération du côté de la collectivité, car c’est Opale qui a avancé toutes les études nécessaires à l’obtention des autorisations et nous les facturerons ensuite à la SAS », souligne Florence Morin.
Faire participer les citoyens
La participation d’Opale et de GBM est complétée par celle des citoyens qui peuvent prendre part au projet de deux manières. « L’objectif était vraiment de faire participer les citoyens au projet », insiste Florence Morin. Ces derniers peuvent ainsi en devenir actionnaires grâce à la coopérative Ercisol, spécialisée dans la gouvernance de projets d’énergie renouvelable. Cette dernière collecte leur participation à hauteur de 5 % du montant total, venant compléter les 95 % détenus par Opal et GBM.
« Nous avons également mis en place un financement participatif, ajoute Florence Morin. L’objectif est de récolter 100 000 à 150 000 euros ». À la différence de la prise de parts au capital via Ercisol, qui permet de percevoir des dividendes sur les résultats de l’entreprise, le financement participatif a pour objectif de récolter des fonds via de la dette citoyenne. En effet, chaque citoyen recevra un intérêt de 6 % suite à son placement dans le projet. Le plafond des placements n’est pas encore défini.
50 % des besoins des adhérents
Le coût total du projet est de 2,5 millions d’euros. « La banque exigera entre 15 % et 20 % de fonds propres apportés par chaque partie prenante au prorata de sa part », précise Florence Morin. La personne morale organisatrice (PMO), qui doit gérer les opérations d’autoconsommation collective, englobera la SAS Andiers et les différents consommateurs. Pour le moment, la clé de répartition de l’électricité produite n’est pas définitive mais, selon les études, il est prévu qu’elle couvre 50 % des besoins en électricité des adhérents de l’opération d’autoconsommation collective.
Une dizaine de clients ont d’ailleurs déjà souscrit un contrat de fourniture. Parmi eux, des industriels, une boucherie-charcuterie, un garage, etc. L’objectif est d’inclure à l’opération des bâtiments publics, tels qu’une crèche et un collège, mais rien n’est signé pour le moment. Opale espère à terme intégrer les citoyens. La prochaine étape est d’être sélectionné à l’appel d’offres de la CRE qui s’est conclu en décembre, afin de finaliser les démarches bancaires pour une mise en service espérée à l’automne 2025.