L'info du mois
25e Assises européennes de la transition énergétique
Du 10 au 12 septembre, 3 000 personnes se sont retrouvées pour la 25e édition des Assises européennes de la transition énergétique. Après Genève et Bordeaux, c’est à Dunkerque que ces rencontres se sont déroulées sur le thème « transformer nos contraintes en opportunités ».
Au moment où se sont déroulées les 25e Assises européennes de la transition énergétique (AETE), la composition du gouvernement Barnier était toujours inconnue. L’incertitude politique impacte les territoires, mais les acteurs de la transition énergétique restent sur le pied de guerre face à l’urgence climatique. En atteste l’arrivée cette année de nouvelles métropoles dans le comité d’organisation de ces Assises, celles de Dijon et Strasbourg remplaçant Genève, qui l’a quitté après avoir participé aux éditions de 2019 et 2022.
Pour fêter le quart de siècle de ce rendez-vous annuel, un témoin de marque était invité : François Gemenne, politologue belge et co-auteur du sixième rapport du GIEC. Son message d’introduction s’est voulu optimiste. « Les choses avancent », a-t-il déclaré en saluant ce qui est entrepris dans les territoires. « Mais la transition énergétique est encore trop vue comme une contrainte dans le débat public. L’enjeu est de passer de l’acceptabilité à la désirabilité. » Il a insisté sur l’importance des journées comme celles des AETE afin de rendre compte aux gens de ce qui se fait en matière de transition.
Double programmation
Pour cette édition, plus de 150 rendez-vous étaient organisés. 70 professionnels sont intervenus sur 12 plénières ainsi que 8 conférences annexes. Plus de 130 ateliers thématiques ont permis aux différents acteurs de partager leurs expériences. L’objectif : « transformer les idées en actions concrètes pour un avenir énergétique durable », formule Romain Hyart, chef de projet événementiel aux AETE. Retours d’expérience, initiatives locales, innovations et gouvernance étaient au menu des ateliers. « Les enjeux de l’énergie, renforcés par la crise énergétique en Europe, ont fortement impacté l’ensemble des territoires, dont les plus petits. Il y a une prise de conscience collective sur le fait qu’il faille trouver des solutions efficaces et rapidement », confie Romain Hyart.
Les participants pouvaient aussi bénéficier d’une visite commentée du port de Dunkerque montrant les démarches prises en faveur de sa transition énergétique, ou de l’unité de méthanisation de Dudruy, parmi les 14 visites de sites organisées.
Dunkerque comme cas pratique
Particularité de cette année, les Rencontres européennes décarbonation industries et territoires, rassemblant 300 industriels, étaient organisées en même temps et dans le même lieu, au Palais des congrès de Dunkerque. De plus, la Fabuleuse Factory, un espace de découverte de l’industrie du futur, qui accueille plus de 10 000 participants dont 4 000 scolaires, était installée devant le Palais. « Le but est de donner plus d’intensité à ces trois jours d’Assises », a déclaré Patrice Vergriete, président de la communauté urbaine de Dunkerque, durant son discours d’introduction.
L’ancien ministre délégué des transports a insisté sur le chemin parcouru par sa collectivité. « Il y a une dizaine d’années, nous [Dunkerque] étions l’agglomération qui perdait le plus d’habitants par an et l’un des territoires les plus carbonés de France mais nous avons parié sur la transition énergétique. » Aujourd’hui, la ville attire de nouveau, des habitants mais aussi des investissements comme ceux de l’entreprise Verkor pour sa giga factory de batteries pour voitures électriques qui ouvrira dans les prochaines années sur le territoire. Une contrainte effectivement transformée en opportunité.